Roni Sheta’h, le fils du ministre libanais tué dans un accident de voiture avec ses gardes du corps et guide touristique de métier, organise depuis des visites bien particulières dans les rues de la capitale. Visites au cours desquelles il a décidé de relater aux touristes et aux libanais présents dans les groupes, le passé oublié des Juifs de Beyrouth, et de les emmener dans le quartier juif de la ville que le peu d’habitants a quitté dès la création de l’Etat d’Israël. « Je croyais connaître ma ville, confie une habitante et responsable de Reuters sur place, mais je m’aperçois que je suis passée à côté de tout un pan de son histoire avec une communauté dont j’ignorais l’existence ». La grande synagogue de Beyrouth « Maguen Avraham » que Roni Sheta’h fait aussi visiter, a été rénovée après la seconde guerre du Liban, grâce à l’aide de l’Etat et à plusieurs dons de la part de Juifs à travers le monde. Les libanais affirment que son toit avait été détruit par un bombardement israélien en 1983. Sur les 22 000 Juifs qui habitaient le Liban, il en reste aujourd’hui moins d’une soixantaine, dont seulement deux vivent près du quartier juif, en grande partie détruit par la guerre civile qui a secoué le pays…