Haguesher : Comment avez-vous vécu le vote du 8 janvier ?
Joël Mergui : C’était un moment très attendu, comme toutes les réunions de ce type. Cette élection est pour moi la concrétisation d’un travail d’équipe même si je me bats pour notre communauté depuis de nombreuses années. J’ai été très ému de voir que la communauté avait fait confiance à mes choix, qu’elle acceptait de continuer de porter nos efforts dans la direction où nous nous étions précédemment engagés. La communauté a compris que les mutations les plus profondes se déroulent sur un temps long, c’est pourquoi son adhésion m’oblige plus encore qu’hier. Je mesure pleinement combien je dois m’en montrer digne à un moment où chaque choix est lourd de conséquence. Pour autant, c’est ensemble que nous avons la responsabilité de réussir le pari du renouvellement et de l’adaptation du Consistoire aux défis d’aujourd’hui et de demain. Je voudrais souligner à cet égard que la cohésion du conseil va nous donner un élan et une force inégalés pour agir. Sa diversité et sa complémentarité sont de formidables atouts et elles représentent bien le judaïsme francilien dans sa pluralité avec la parité (inédite au bureau) hommes/femmes. Toutes les générations y siègent et nos administrateurs possèdent de multiples compétences qui s’additionnent pour le bien commun et apportent une variété d’éclairages sur tous les dossiers. Il y a parmi eux des avocats, des médecins, des chefs d’entreprises, des professionnels de l’enseignement, de la finance et de l’audit et même un journaliste en la personne de Michel Gurfinkiel ! Mais tous regardent dans la même direction : celle d’un Consistoire uni et fort, ouvert à la communauté dans son ensemble, sans exclusive, fidèle à la Halakha tout en s’inscrivant pleinement dans le paysage sociétal de ce pays.
Comment qualifieriez-vous la configuration nouvelle des commissions ?
Elles reflètent tout simplement nos priorités. Avec la création d’une commission dédiée à « l’alya intérieure », nous avons par exemple mis l’accent sur la lutte contre l’antisémitisme et la sécurité avec à sa tête Maître Alexandre Buchinger… Je tiens à insister sur l’apport très précieux d’hommes aussi expérimentés que Jack-Yves Bohbot, qui sera notamment notre trésorier, ou David Amar, chargé entre autres de la casherout. A leurs côtés, des administratrices et des administrateurs plus jeunes mais tout aussi engagés donneront un nouveau souffle à l’institution. C’est l’équilibre que je souhaitais.