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11 Nisan 5784‎ | 19 avril 2024

Une immense perte pour le peuple juif

**FILE**Prominent ultra-orthodox rabbi Aharon Yehuda Leib Shteinman in the central Israeli city of Bnei Brak near Tel Aviv, on November 14, 2012. Photo by Yaakov Naumi/Flash90. **YATED NEEMAN & KIKAR SHABAT & KOOKER OUT**FILE** *** Local Caption *** îðäâé ä öéáåø ä çøãé ä øá àäøåï ìééá ùèééðîï çøãéí çøãé éäãåú éäåãé

Notre Maître, le Grand de la génération, Rav Aharon Yéhouda Leib Steinmann zatsal n’est plus parmi nous

 

C’est avec désarroi et tristesse qu’en cette veille de ‘Hanoucca 5778, la douloureuse nouvelle nous a heurtés de front : le Maître de notre génération, le Guide de notre peuple depuis des décennies, le Gadol que tous allaient consulter pour obtenir des décisions, des bénédictions, des conseils ou simplement du réconfort, n’est désormais plus de ce monde. En ces moments éprouvants, Haguesher vous propose de revenir sur les traces de la vie de cette Lumière d’Israël.

 

Rav Aharon Yéhouda Leib Steinmann est né le 14 ‘Hechvan 5675 (1913), il y a 104 ans, dans la petite ville de Kamenitz (Kamieniets) en Biélorussie. En réalité, ses parents – Rav Noa’h Tsvi et Guitel Feige – portaient le nom de Steimann. C’est seulement par la suite que le nom du maître fut changé en Steinmann. Ils étaient originaires de la ville de Brisk (Brest-Litovsk, toujours en Biélorussie), où ils étaient très proches de l’illustre « Rav de Brisk », Rav Its’hak Zéev Soloveitchik. Lorsque la Première Guerre mondiale a éclaté, ils ont fui leur ville et se sont rendus à Kamenitz, où vivaient les parents de Guitel Feige, alors enceinte. C’est durant ce séjour à Kamenitz qu’est né leur quatrième enfant, Aharon Yéhouda Leib, futur Maître de notre génération.

Une enfance heureuse

Après la guerre, la famille Steinmann regagna la ville de Brisk, où le jeune Aharon Yéhouda Leib passa le plus clair de son enfance. À l’âge de 9 ans, il rejoignit les bancs de la yéchiva Torat ‘Hessed à Brisk, et quelques années plus tard, il reçut l’ordination rabbinique du Dayan de la ville, Rav Sim’ha Zelig Riger, dont il était un lointain cousin. En dépit de leur différence d’âge, un lien d’amitié se créa entre le jeune garçon et le vieil homme, qui l’avait pris sous son aile.

Pendant toute cette période, il fut très proche de la famille du Rav Its’hak Zéev Soloveitchik. Il entretint des liens particulièrement étroits avec le fils de ce dernier, Rav Yossef Dov – futur Roch Yéchiva de Brisk à Jérusalem – avec qui il étudiait en binôme. Cette ‘havrouta fut fixée par le Rav de Brisk en personne, car celui-ci triait sur le volet les amis que ses fils fréquentaient.

Par la suite, Rav Aharon Yéhouda Leib rejoignit la yéchiva de Kobryn alors qu’il n’avait que seize ans, puis celle de Klotsk (ou Kletsk), dont le Roch Yéchiva, Rav Aharon Kotler, deviendrait le fondateur de la Yéchiva de Lakewood aux Etats-Unis. C’est là-bas qu’il fit également connaissance avec un autre grand maître de notre génération, Rav Elazar Mena’hem Mann Chakh, qui appartenait alors au corps enseignant.

Une convocation salvatrice

Ces jours paisibles furent malheureusement de courte durée : Rav Aharon Yéhouda Leib reçut alors une convocation d’enrôlement dans l’armée polonaise, dont on connaît les tristes mœurs. En théorie, il aurait certes pu obtenir une dispense du service militaire, du fait que son frère aîné servait déjà dans les rangs de l’armée. Mais il ne parvint pas à faire valoir ces droits, et malgré les efforts engagés par de nombreux responsables communautaires, on ne parvint pas à faire annuler la convocation. Il n’eut d’autre choix que de fuir sa terre natale, alors qu’il était encore un jeune adolescent. Bien des années plus tard, le Rav Steinmann témoignera que tous ces écueils – qu’on considérait alors comme tragiques – lui ont en réalité sauvé la vie : s’il avait été exempté du service militaire, il serait resté à Brisk où il aurait connu le sort de sa famille pendant la Shoah…

En effet, toute la famille du maître périt, assassinée par les nazis. Aucun témoignage n’a pu être recueilli quant aux circonstances et la date de leur décès. Néanmoins, on apprit par la suite que le 4 ‘Hechvan 1941, les nazis avaient réuni tous les habitants juifs de Brisk sur la place de la ville pour une exécution sommaire.

 

C’est pourquoi le Rav Steinmann prit coutume de commémorer la mémoire de ses parents et de sa famille en cette date.

En Suisse

C’est ainsi qu’en 1937, le jeune Rav Aharon Yéhouda Leib entreprit un long voyage depuis l’Europe de l’Est jusqu’à la ville de Montreux, en Suisse. C’est dans cette commune qu’était établie la prestigieuse yéchiva du Rav Yéra’hmiel Eliyahou Botschko. Désireux d’enseigner au sein de cet établissement, Rav Steinmann lui présenta des lettres de recommandation signées par les plus grandes personnalités de l’époque : le Rav de Brisk, Rabbi ‘Haïm Ozer Grodzinsky de Vilna et Rabbi Baroukh Ber Leibovitz de Kamenitz, lequel déclara à son sujet : « Ce jeune homme est destiné à devenir un guide du peuple juif ! » Selon d’autres versions, le Rav Botschko s’impliqua lui-même personnellement pour faire venir Rav Steinmann en Suisse, et lui permettre ainsi d’échapper aux autorités polonaises (voir notre encadré à ce sujet). 

C’est en Suisse que son nom de famille fut changé en Steinmann (« homme de pierre » en allemand). En effet, les autorités suisses ne reconnaissaient ni ne comprenaient pas la signification du nom Steimann, et décidèrent tout simplement de lui ajouter une lettre. C’est donc le nom Steinmann qui fut adopté depuis lors, et c’est celui que le maître gardera jusqu’à son dernier jour.

En dépit de son jeune âge (il n’avait alors que 23 ans !), Rav Aharon Yéhouda Leib Steinmann prit les fonctions d’enseignant, notamment aux côtés de son ami d’enfance, Rav Moché Soloveitchik, qui devint l’un des grands dirigeants du judaïsme européen.

En 1939, après que la Seconde Guerre mondiale éclata, Rav Steinmann fut envoyé dans un camp de réfugiés avec Rav Moché Soloveitchik, et puis il intégra un camp de travail où il participa à la construction de chemins de fer. Mais au bout de quelques temps, le chef du camp le dispensa des travaux forcés, en affirmant : « Il s’agit là d’un homme spirituel ! » Pendant cette période, Rav Steinmann fut atteint d’une pneumonie et dut être hospitalisé. Dans cet hôpital militaire, l’un de ses compagnons de chambre souffrait quant à lui de tuberculose. Mettant étrangement à profit cette promiscuité, Rav Aharon Yéhouda Leib pria son compagnon d’infortune de déposer un crachat dans sa propre fiole afin qu’on lui diagnostique la même maladie. Effectivement, son stratagème fonctionna, et une fois qu’on le déclara atteint de tuberculose, il fut libéré du camp de travail. De là, il se rendit dans une autre ville suisse devenue célèbre dans la communauté juive : Lucerne. Dans la yéchiva fondée par son ami Rav Moché Soloveitchik, il continua de former de nombreux disciples, qu’ils envoyaient par la suite dans celle de Montreux, dont le niveau d’étude était supérieur.

Un mariage à huis clos

C’est pendant cette période, le 13 Tévet 1944, que Rav Aharon Yéhouda Leib Steinmann s’unit par les liens du mariage à celle qui l’épaulera toute sa vie durant : la Rabbanite Tamar Kornfeld, elle-même descendante du fondateur de la dynastie de Gour, le ‘Hidouché HaRim. Le mariage fut célébré en pleine Seconde Guerre mondiale, dans une auberge de la petite ville d’Aroza, et les invités s’élevèrent alors à un total de… 16 personnes. En effet, le marié lui-même avait exigé que les dépenses du mariage soient réduites à leur plus simple expression, car la cérémonie était financée par des donateurs locaux.

En Israël

C’est à l’annonce de la fin de la guerre, en 1945, que le couple Steinmann quitta définitivement la Suisse pour s’installer en Israël, dans la terre de ses ancêtres. Peu avant d’entreprendre le long voyage (qui devait passer notamment par l’Espagne !), Rav Steinmann rencontra Rabbi Yoël Teitelbaum, l’Admour de Satmar, qui était alors en transit par la Suisse. Les deux hommes s’entretinrent pendant de longues heures, et depuis lors, l’Admour conserva une vive impression de ce « jeune avrekh », manifestement destiné à un avenir brillant.

En Israël, le couple Steinmann s’installa dans la ville de Péta’h Tikva, où Rav Aharon Yéhouda Leib fréquenta le Kollel Torat Erets Israël. Il fit alors connaissance du Rav Eliyahou Duchnitser, l’un des grands maîtres de l’époque, et il se rapprocha également de l’illustre ‘Hazon Ich, qui vivait à Bné Brak. Au fil des mois, les deux hommes devinrent particulièrement proches, et le ‘Hazon Ich traita Rav Steinmann avec les plus grands égards, le considérant comme son égal.

Une destinée extraordinaire

Sous les recommandations du ‘Hazon Ich, Rav Aharon Yéhouda Leib fut par la suite nommé Roch Yéchiva de l’institut talmudique ‘Hafets ‘Haïm, à Kfar Saba. Après sa nomination, le ‘Hazon Ich lui-même commença à envoyer de nombreux élèves dans cette jeune yéchiva, « afin qu’ils puissent entendre les cours du Rav Steinmann ».

Rav Steinmann resta à la tête de cette institution jusqu’en 1955, lorsque Rav Yossef Chlomo Kahaneman, le Rav de Poniovitz, le désigna comme Roch Yéchiva de sa propre yéchiva kétana. Il occupa cette fonction pendant plusieurs décennies, et conserva en fait le titre jusqu’à son dernier jour. En 1965, le Rav de Poniovitz le désigna également comme dirigeant de l’une des plus illustres institutions talmudiques connues jusqu’à ce jour : le célèbre Kollel Poniovitz. C’est avec brio et un talent rare que Rav Steinmann parvint à concilier ces deux fonctions, assumant avec force les responsabilités de cette double fonction.

Par la suite, on lui proposa de prendre la tête de l’illustre Eda Ha’Harédit à Jérusalem (notamment sous les recommandations de Rav Yaacov Israël Kanievsky, le Steipeler), mais il refusa ce poste, trop « politique » à son goût. En 1977, il fonda lui-même une autre yéchiva à Bné Brak, qu’il nomma Gaon Yaacov et qu’il dirigea également pendant de longues décennies.

Outre ces nombreuses fonctions prestigieuses, Rav Aharon Yéhouda Leib Steinmann devint, au fil des ans, le Guide et le Maître incontesté d’un judaïsme pur et authentique, attaché aux valeurs millénaires de notre tradition, tout en faisant montre d’une ouverture étonnante envers les évolutions de son époque. Sa vision du monde – souvent quasi-prophétique – témoignait d’une lucidité inouïe, lui permettant d’anticiper des évènements des années à l’avance. C’est ainsi que, pendant des décennies, il a guidé son peuple et montré la voie à suivre conformément aux valeurs de la Torah. Après une lutte acharnée contre la faiblesse et la maladie, le Rav Steinmann nous a été arraché et a rejoint le royaume des Cieux, nous laissant comme des orphelins, affligés par notre perte mais profondément désireux de faire perdurer son héritage.

Que le souvenir de Rav Aharon Yéhouda Leib ben Noa’h Tsvi soit une bénédiction, et puisse-t-il intercéder en notre faveur auprès du Maître du monde !

Yonathan Bendennoune

Crédit photos : Wikipedia ; A la lumière du Rav Steinmann aux Editions Véhaarev.