A l’aube du samedi 2 décembre, l’armée israélienne a bombardé aux missiles la base militaire iranienne d’Al Kiswah, à 13 km au sud de Damas et à 50 km du Golan, faisant plus de 10 morts selon plusieurs médias arabes.
Alors que Tsahal n’a jusque-là fait aucun commentaire sur ce raid, plusieurs sources arabes – dont l’agence officielle syrienne SANA – ont indiqué que cette attaque aurait été menée depuis l’espace aérien libanais, par des chasseurs israéliens qui auraient tiré des missiles sur cette base dont l’existence avait été révélée le 10 novembre dernier par le site Internet de la BBC, photos satellites à l’appui. Selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), de fortes explosions ont été entendues jusque dans les faubourgs de Damas, provoquant des coupures d’électricité dans des quartiers de la capitale syrienne.
Actuellement en cours de construction, équipée de hangars pour blindés, d’arsenaux, d’un QG régional, et censée accueillir plusieurs centaines de soldats perses, cette base – déjà habitée par des éléments du Hezbollah et des Gardes révolutionnaires iraniens – se trouvait dans l’enceinte d’une immense place-forte de l’armée syrienne à Al-Kiswah, que les médias du Hezbollah ont qualifiée de « plus vaste que l’ensemble de l’agglomération de Beyrouth ».
Plus tard dans la matinée de samedi, la télévision syrienne a diffusé une autre version sur cette attaque qui aurait été, selon elle, menée avec des missiles sol-sol, ajoutant – ce qui est sans doute de la pure propagande officielle du régime Assad – que les roquettes de la défense anti-aérienne syrienne, tirées depuis la base aérienne proche de l’aéroport de Mezzeh, auraient « intercepté au moins deux missiles israéliens ».
L’armée syrienne devait aussi annoncer, en milieu de journée, que ses forces avaient lancé une offensive contre l’enclave de Beit Jin sur le mont Hermon – où se trouve un village druze – à 5 km des positions locales de Tsahal, alors qu’en fait, ce sont les commandos du Hezbollah qui ont mené cette mini-offensive…
Un nouvel avertissement de Nétanyaou à Téhéran
Dans une allocution enregistrée le 30 novembre et diffusée le 2 décembre, le Premier ministre Nétanyaou a, une fois de plus, averti que l’Etat juif « ne laissera pas le régime iranien – qui a juré sa destruction – obtenir l’arme nucléaire, et il ne le laissera non plus s’installer militairement en Syrie, comme il tente de le faire avec son intention maintes fois déclarée d’effacer Israël de la carte ».
On se souvient qu’en début de semaine dernière, Nétanyaou avait déjà fait savoir au président Assad qu’Israël interviendra dans la guerre civile syrienne si Damas donnait son feu-vert à l’établissement d’une présence militaire iranienne dans son pays. Rappelons aussi que Tsahal avait mené, en septembre dernier, des frappes aériennes près de l’aéroport de Damas contre un arsenal du Hezbollah se trouvant dans un bastion du groupe terroriste chiite.
En fait, c’est en avril 2016 que Nétanyaou a, pour la 1ère fois, admis que Tsahal avait mené une série de raids contre « des dizaines de convois transportant des armes destinées au Hezbollah ». Et depuis, il a plusieurs fois parlé de « douzaines de frappes » menées en Syrie contre des cibles du Hezbollah. « A mesure que l’Etat islamique est repoussé de Syrie, c’est l’Iran qui s’y s’installe, avait-il déclaré l’été dernier. C’est très simple : nous nous opposons avec véhémence à l’installation de l’Iran et de ses satellites – avant tout le Hezbollah – en Syrie, et nous ferons donc tout pour préserver la sécurité d’Israël ».
Richard Darmon