C’est une véritable percée : une étude israélienne unique et inédite, menée par le Dr Michael Davidovich, spécialiste en neurologie et développement de l’enfant à la Koupat ‘Holim Maccabi, montre pour la première fois que les signes d’autisme peuvent être détectés dès l’âge de neuf mois, et par là, permettre des soins précoces et améliorer considérablement leur efficacité.
L’autisme est un trouble diagnostiqué principalement à l’âge de deux ans, voire même plus tard. Parce que les signes de troubles de la communication ne sont pas significatifs, et reposent principalement sur des comportements différents ou des difficultés dans la communication avec l’enfant, le diagnostic se base uniquement sur l’âge habituel des gestes communicatifs de l’enfant et de son contact avec l’environnement.
A l’Association des pédiatres, on cherche à savoir s’il est possible d’affirmer qu’il existe des différences de développement chez les nourrissons diagnostiqués plus tôt, par rapport aux nourrissons qui se développent sans difficultés avant l’âge d’un an.
Les tests de développement, menés dans les Tipot ‘Halav lors des visites de routine, sont divisés en deux domaines – la communication et la motricité –, et classés selon les stades de développement, en fonction de l’âge de l’enfant. L’étude a analysé les résultats des tests chez les nourrissons selon deux groupes : le premier comprenait 335 enfants diagnostiqués autistes à l’âge de trois ans et demi en moyenne, et le second 335 enfants sans troubles du développement.
« Dans le domaine linguistique, on constate que, dès l’âge de neuf mois, il existe un écart important entre les deux groupes, puisqu’il y a beaucoup plus d’enfants autistes ayant échoué à au moins un test SFTI, que d’enfants sans troubles du développement ayant présenté des défaillances », a expliqué le Dr Davidovich. « Plus l’enfant est grand au moment du test, plus le nombre d’enfants autistes ayant échoué à différents tests est élevé ».
À l’âge de neuf mois, 31% des sujets diagnostiqués autistes ont échoué au test de la « compréhension simple d’une consigne », contre 13% des enfants sans troubles. A l’âge d’un an, 36% des enfants finissent diagnostiqués autistes, échouant au test de « pointer un objet du doigt », contre 12% l’année dernière. 45% des autistes ont raté le test de « l’enchaînement des mots » contre 22% dans le second groupe, et 45% des autistes ont échoué dans au moins deux tests, contre 12% des enfants sans troubles.
« Concernant la motricité, beaucoup d’enfants autistes typiques échouent constamment », ajoute le Dr Davidovich. « Le dépistage est un moyen supplémentaire pour médecins et parents, de reconnaître les signes de troubles éventuels de développement, et le fait d’intervenir tôt est significatif pour l’enfant. Toutefois, tout celui qui échoue au test n’est pas nécessairement autiste. » Natalie Stein, responsable à la Tipat ‘Halav des soins infirmiers à domicile, ajoute : « Il est clair qu’il faut être vigilant, surveiller les signes précoces et consulter une infirmière en cas de doute ».
Neïla Ifrah