Comme en 2015, la stèle érigée dans le parc communal de Bagneux (Hauts-de-Seine) en mémoire d’Ilan Halimi zal, séquestré et assassiné en 2006 par le « Gang des barbares », a été dégradée dans la nuit du 31 octobre au 1er novembre. Un couple de promeneurs l’a découverte, le mercredi matin, maculée d’inscriptions antisémites. Elle avait été inaugurée en 2011.
Elle a déjà été brisée il y a un peu plus de deux ans, et rapidement remplacée. Les coupables n’ont jamais été retrouvés.
Dans le contexte très lourd des dernières heures du procès Merah, l’affaire a provoqué des réactions en chaîne, du côté des associations juives comme chez les responsables politiques. L’indignation était à son comble.
Eric Ciotti, député Les Républicains des Alpes-Maritimes, a évoqué une « profanation abjecte ». Le maire de Nice (du même parti), Christian Estrosi, a laissé éclater sa colère. Jérôme Guedj, conseiller départemental socialiste de l’Essonne, a exprimé son « dégoût » et sa « lassitude ». « Je suis écœuré », a lancé Jack Lang, ancien ministre de la Culture de François Mitterrand et actuel président de l’Institut parisien du monde arabe.
Le ministre de l’Intérieur, Gérard Collomb, a promis que « tout serait mis en œuvre » pour identifier les auteurs de cette « lâche et odieuse dégradation ». La police scientifique a emmené provisoirement la stèle pour analyses.
« Cet événement démontre la persistance d’un antisémitisme qu’il faut combattre dans notre pays, notamment dans les banlieues populaires », a commenté le CRIF. Le Bureau national de vigilance contre l’antisémitisme (BNVCA) a dénoncé une « offense faite à la République et aux citoyens juifs ».
Rappelons qu’Ilan Halimi zal repose en Israël, précisément parce que sa famille craignait que sa tombe soit profanée si elle restait sur le territoire français.