Entretien avec Rav Réouven Ohana Chlita,
Grand Rabbin de Marseille et Roch Collel « Or ‘Hanania »
– Haguesher : Pourriez-vous nous établir un récapitulatif de vos postes rabbiniques ?
– Rav Réouven Ohana : Mon premier poste, je l’ai occupé à Beth-El de la rue Saulnier à Paris 9ème. Ensuite et durant 10 ans, j’ai été Rav de la communauté Ohaley Yaakov, située à la rue Henri Murger, Paris 19ème. Nous y avons instauré de nombreuses structures dont une Yéchiva Guédola, un Collel, un Beth Hamidrach et le fameux centre féminin du mardi, Ohel Esther… Depuis 14 ans maintenant, j’occupe le poste de Grand Rabbin de Marseille et de la région. Outre la charge du Grand Rabbinat et la gestion de tous ses départements : mariages, conversions, état civil, ‘Hévra kaddicha etc., je me suis fixé pour mission de répandre le judaïsme au plus grand nombre de Juifs.
Je m’efforce de le faire, grâce au concours des cinquante autres rabbins en poste à Marseille. Toutefois, un souffle nouveau est nécessaire, et nous avons besoin de jeunes rabbins qui soient à la hauteur d’assurer la relève de ces cadres rabbiniques de notre région, qui prennent leur retraite ou qui font leur Alya. C’est en ce sens que s’inscrit notre Collel Or ‘Hanania : institut de formation de cadres rabbiniques.
– Comment votre Collel a-t-il vu le jour, et quel est son cachet particulier ?
– Le Collel Or ‘Hanania est, en quelque sorte, la continuité de la Yéchiva Guédola Or ‘Hanania, qui a fonctionné à Marseille pendant six ans. En effet, la plupart de nos Avrékhim sont d’anciens élèves de notre Yéchiva qui se sont installés à Marseille après leur mariage.
A noter que notre Collel a une spécificité, il s’adresse aux jeunes Avrékhim ayant pour vocation de devenir des cadres rabbiniques impliqués dans la communauté.
Nous abordons des sujets similaires à ceux traités dans n’importe quel Collel (Nidda, Chabbat, Issour Véheter, Mila et Guérout…), mais nos jeunes étudient en vue d’obtenir leur Smikha de la plus prestigieuse instance d’Israël, en passant leurs examens régulièrement et jusqu’à ce jour, à Jérusalem.
Cette exigence et nos objectifs les rendent plus assidus et enclins à s’investir pleinement dans leur Limoud.
– Passons aux examens de l’institut Hékhal Chlomo (du Rabbinat d’Israël) que vous organisez, comment ce projet a-t-il été lancé ?
– Jusqu’à présent, comme je vous le disais, les Avrékhim voyageaient périodiquement en Israël pour passer leurs examens. Ces Miv’hanim de l’institut Hékhal Chlomo, exigent une maîtrise parfaite du sujet étudié, d’où leur bonne réputation pour leur sérieux et leur niveau élevé.
Puis, ayant constaté que l’organisation de ces voyages n’était pas évidente (laisser sa famille, trouver un lieu d’accueil…), nous avons demandé au Grand Rabbinat d’Israël s’il était possible de passer ces examens à Marseille. Et curieusement, notre requête a été acceptée. Il s’agit d’un essai, d’un projet pilote.
Ainsi, pour la première fois de l’histoire du Rabbinat d’Israël, ce dernier organisera des examens en dehors d’Israël.
Ceci pourrait d’ailleurs encourager certains Avrékhim ou Rabbanim de France, à préparer ce diplôme de Rabbinat même s’ils ne projetaient pas auparavant de le faire.
– Concrètement, comment se dérouleront ces épreuves et combien de candidats y participeront ?
– Les Rabbanim « Bo’hanin » de l’institut Hékhal Chlomo se déplaceront pour assurer le bon déroulement des Miv’hanim, qui auront lieu les 5 et 6 décembre au grand rabbinat de Marseille, dans les conditions identiques à celles de Jérusalem. Les épreuves seront en hébreu et du même niveau. Seules les questions seront différentes de celles des examens israéliens.
À ce jour, nous pouvons garantir que les épreuves porteront sur les sujets de ‘Houppa et Kiddouchin, (derniers sujets étudiés dans notre Collel) ainsi que sur Erouvin pour cette session française. D’autres sujets d’examens sont envisageables en fonction des sollicitations.
Nous invitons donc les Avrékhim, les Rabbins de France ou les structures intéressées, à se faire connaître et à se joindre à nous.
Pour cela, il suffit de remplir les conditions requises par le Rabbinat d’Israël, qui figurent sur leur site.
A cette date, environ 25 candidats se sont inscrits et les inscriptions sont encore ouvertes.
– Prévoyez-vous d’autres sessions d’examens ?
– Je pense qu’en fonction des résultats de cette première expérience, le Grand Rabbinat d’Israël décidera de poursuivre ou de développer ce concept, voire même peut-être, dans d’autres pays.
Renseignements et inscriptions : 04 91 37 49 64