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7 Tishri 5785‎ | 9 octobre 2024

Histoire : Une occasion en or

Le métier occupé par Saadia et Ra’hamim n’était pas des plus reluisants. À la vérité, il était plutôt du genre… poussiéreux. Mais cette situation ne les dérangeait pas le moins du monde. Comme ils le répétaient sans arrêt à leurs enfants, il n’y a pas de sot métier. Et puis l’essentiel, c’était qu’à la fin de chaque journée, ils rentraient chez eux avec une bourse suffisamment garnie de pièces d’argent. De quoi nourrir leurs femmes et leurs enfants, leur acheter des vêtements de bonne qualité et parfois même, quelques petites gâteries supplémentaires.

Vois-tu, ces hommes vivant à Bagdad étaient tous deux des marchands de puces et de friperie. Ils voyageaient dans toute la région pour récupérer ou acheter à très bas prix, des vêtements et de la vaisselle usagés, puis ils les revendaient dans les différents marchés que comptait la ville.

Tu te demandes peut-être qui pouvait bien être prêt à porter un costume un peu élimé, ou à cuisiner dans une casserole légèrement brûlée ? Eh bien sache que les clients ne manquaient pas. Il s’agissait de familles qui n’avaient pas de quoi s’offrir des vêtements flambant neufs, ni de la vaisselle toute étincelante. Et qui étaient donc bien obligées de constituer leur garde-robe entre la friperie de Saadia et celle de Ra’hamim.

Même si tous deux avaient la même profession, Saadia et Ra’hamim n’avaient rien de concurrents classiques. Parce qu’ils étaient tous deux fermement convaincus que c’est Hachem – et Hachem seulement – qui détient la Clé de la Parnassa, ils n’éprouvaient aucune jalousie ni animosité l’un envers l’autre. Bien au contraire, ils se serraient les coudes et n’hésitaient pas à se donner de bons conseils. Et chaque matin, juste avant de rejoindre leurs stands respectifs, ils se retrouvaient à l’entrée du marché pour quelques minutes de camaraderie.

Un beau jour, en arrivant sur la grande place, Saadia et Ra’hamim surprirent une conversation animée entre deux ménagères non juives venues faire leurs emplettes :

— Aïcha, as-tu entendu la triste nouvelle ? demanda la première en examinant une aubergine comme d’autres auraient inspecté un diamant. Le pauvre grand-père Babak est décédé la semaine dernière. Il a fait une mauvaise chute au début de l’hiver et depuis, sa santé n’a fait que se dégrader… Misskine, il avait à peine soixante-dix-sept ans.

— Et comment que je suis au courant ! s’indigna la seconde tout en garnissant son panier de tomates bien fermes. As-tu oublié que sa belle-fille est la meilleure amie de la demi-cousine de ma voisine de palier ? D’ailleurs, je suis même allée leur présenter mes condoléances.

— À propos, j’ai entendu que la famille mettait en vente le contenu de son appartement. Il faudrait peut-être qu’on y fasse un petit tour. Il paraît que c’était quelqu’un de très soigneux…

Il n’en fallut pas plus à Saadia et Ra’hamim pour décider d’abandonner momentanément leurs stands respectifs, et de se diriger tout droit vers le domicile des Babak junior. Le malheur des uns fait le bonheur des autres, dit le proverbe. Et dans leur profession, rien n’était plus vrai. Car c’était souvent parmi les possessions des personnes décédées, que nos deux marchands découvraient les plus belles trouvailles. Encore fallait-il arriver à temps, avant que d’autres propriétaires de commerces de seconde main ne leur raflent cette aubaine…

Sans plus attendre, les deux hommes se mirent en route d’un pas décidé. Mais arrivés aux abords de la synagogue locale, ils se firent accoster par le gabbaï (responsable de la synagogue) :

— Saadia ! Ra’hamim ! Vous tombez à pic, mes chers amis ! Il nous manque un dixième homme pour compléter le Minyan de Cha’harit et réciter le Kaddich ! Lequel d’entre vous serait disponible pour cette grande Mitsva ?

Les deux marchands échangèrent un regard gêné. Bien sûr, ils connaissaient l’importance de prier avec un quorum de dix hommes, tout comme celle de répondre amen au Kaddich. Mais ils savaient aussi que les possessions du vieux grand-père Babak risquaient de leur filer sous le nez.

Saadia fut le premier à trancher le dilemme dans lequel ils se trouvaient. Se tournant vers son compagnon, il déclara :

— Avec le mariage de ma fille qui approche à grands pas, je ne peux pas me permettre de perdre cette occasion en or. Je suis vraiment désolé, mais je dois absolument poursuivre ma route.

Il fallut beaucoup de courage à Ra’hamim pour ne pas emboîter le pas à Saadia. Mais le regard suppliant que lui lança le gabbaï, et la perspective de permettre à neuf autres hommes de répondre amen au Kaddich, suffirent à le convaincre. Ra’hamim suivit le bedeau, et fut accueilli en héros dans la petite synagogue. Il répondit avec ferveur amen au dernier demi-Kaddich de la prière de Cha’harit puis prit congé des fidèles et gagna à toute allure le domicile des Babak.

Comme tu peux te l’imaginer, Saadia avait déjà repéré les articles les plus prometteurs. Il ne restait plus que quelques vieux draps et coussins, que Ra’hamim décida d’acheter, histoire de ne pas sortir les mains vides.

De retour au marché, il s’aperçut que l’un des coussins qu’il avait choisis était complètement éventré, et en conclut qu’aucun client, pas même le plus démuni, n’en voudrait. Toutefois, en l’inspectant de plus près, il s’aperçut que les plumes d’oie qui s’en échappaient semblaient de bonne qualité. Plutôt que de le jeter, il décida donc de récupérer les plumes pour rembourrer les autres coussins.

Il saisit son canif et défit l’une des coutures. Soudain, la lame buta sur un objet rond, dur et… étrangement scintillant ! C’était une énorme pierre précieuse qui avait été cousue dans la doublure du coussin !

Pour la deuxième fois de la matinée, Ra’hamim abandonna son stand. Son cœur battant la chamade, il se dirigea à toute vitesse chez Nissim, le bijoutier, pour faire expertiser son diamant.

— Eh bien, ça alors ! s’exclama ce dernier en observant la pierre précieuse à travers sa loupe. Je n’ai jamais vu de pierre aussi pure de toute ma vie. En tout cas, si vous désirez la vendre, je suis preneur !

— Combien vaut-elle à votre avis ? Dix dinars ? Quinze ? s’enquiert Ra’hamim, n’osant pas croire à son bonheur.

— Vous plaisantez, mon ami ! s’exclama Nissim. Elle ne vaut pas moins de cinquante dinars ! (une somme colossale).

Ra’hamim vendit la pierre précieuse et rentra chez lui avec deux choses. La première : une bourse remplie de dinars sonnants et trébuchants. La seconde : une leçon inoubliable qu’il transmit à sa famille : « Souvenez-vous, mes chers enfants ! On ne perd jamais en accomplissant une Mitsva. J’ai renoncé à une “occasion en or” pour répondre amen au Kaddich, et Hachem m’a récompensé au-delà de toute espérance ! »

Quelques temps plus tard, Ra’hamim rencontra le Ben Ich ‘Haï, et lui fit le récit de sa bonne fortune. Et celui-ci en fut tout sauf surpris : « Dans la Guémara ‘Houlin, nos Sages nous révèlent que la récompense de chaque amen s’élève à dix pièces d’or, expliqua-t-il. Comme tu as répondu cinq fois amen lors du dernier demi-Kaddich de la prière de Cha’harit, le Tout-Puissant t’a fait gagner… cinquante dinars ! »

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