Les grands rabbins de France, de Paris et le président du Consistoire, représentants officiels du judaïsme cultuel français, ont adressé trois messages écrits à la communauté à l’occasion de la nouvelle année. Voici ce qu’il faut en retenir.
Les trois responsables du Consistoire ont délivré leurs vœux pour 5778 à travers des communiqués séparés.
Le grand rabbin de France, Haïm Korsia, s’est félicité du piètre résultat du FN au second tour de l’élection présidentielle et de la baisse des actes antisémites. « Un signe d’espoir » selon lui. Il a aussi exprimé sa satisfaction s’agissant du discours remarqué d’Emmanuel Macron qui a rappelé avec force, le 16 juillet, la responsabilité des collaborateurs des nazis et de Vichy dans la rafle du Vel’ d’Hiv’ et la déportation en général. Le grand rabbin a également évoqué le premier anniversaire de la disparition de son illustre prédécesseur, le rav Yossef Haïm Sitruk zatsal. « Elle nous a tous laissés orphelins, a-t-il noté (…). Le rav Sitruk zatsal a perçu très vite notre besoin collectif de nous retrouver dans des moments de partage et c’était la magie unique du Yom Hatorah. C’est dans cette voie que je vous invite à renouveler l’extraordinaire expérience du Chabbat mondial qui aura lieu cette année les 27 et 28 octobre (paracha Lekh Lekha), avec des personnes qui ne sont pas des habitués de nos synagogues. Il y a urgence à aller chercher ces futurs… nouveaux fidèles ». Haïm Korsia a insisté par ailleurs sur la notion centrale du judaïsme qu’est le temps, ou plutôt sa maîtrise à travers l’agenda des offices, des yamim tovim, etc. « Ce sont les hommes qui définissent un temps, a-t-il précisé, dans le temps que l’Eternel nous donne. Qu’Hachem fasse que notre temps à venir soit serein, porteur de joie et de bonheur, et qu’il nous permette de voir se réaliser la prophétie d’Isaïe (9, 6) : « Le loup habitera avec l’agneau et le tigre se couchera avec le chevreau. Le veau, le lionceau et le bétail qu’on engraisse seront ensemble, et un petit enfant les conduira ». (…). Soyons capables de réaliser cet idéal de paix entre nous, dans nos communautés ».
Quant au rav Michel Gugenheim, grand rabbin de Paris, il a disserté sur le processus complexe de la techouva, d’une brûlante actualité en ces jours qui séparent Roch Hachana de Yom Kippour. « Ce qui distingue la pénitence de la simple bonne action, a-t-il expliqué, c’est qu’elle affecte l’ensemble de la personnalité et la transforme en profondeur. L’engagement pour le futur vise alors à manifester une rupture totale avec le passé et le point de départ d’une nouvelle existence ». Le rav Gugenheim a rappelé à ce sujet un enseignement du Rambam sur le repentant qui « change son nom, comme pour signifier : je suis un autre, je ne suis pas cet homme qui a commis ces actes-là ».
Le président du Consistoire, Joël Mergui, a souhaité lui aussi que notre communauté s’inspire en 5778 du rav Sitruk zatsal : « Diffusons comme lui, a-t-il écrit, le plaisir et la fierté d’être juifs, pleinement conscients de nos responsabilités (…). Valorisons le bénévolat (…) et une démarche constructive pour continuer à bâtir, en France, notre avenir avec confiance. Restons concernés par « l’alya interne » pour faire découvrir à nos amis, à nos parents les plus éloignés la beauté et la richesse de leur héritage familial. Après avoir célébré comme il se doit le jubilé de Jérusalem cette année, invitons-les à partager et animer l’an prochain le soixante-dixième anniversaire de l’Etat d’Israël ».