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17 Nisan 5784‎ | 25 avril 2024

Petit ange deviendra grand

Un cafard en plastique glissé discrètement dans la trousse du froussard de l’école. Un stylo farceur à décharge électrique offert en toute innocence au premier de classe. Un peu de colle extra-forte versée en douce sur la chaise de la prof d’art plastique. Allez, avouez ! Lequel parmi vous n’a pas déjà joué un mauvais tour à son copain, ou bien pire, à son enseignant ?!

Mais ne t’inquiète pas. Ton vilain petit secret restera entre nous et je promets de ne pas te dénoncer ni à tes parents ni au surveillant ni même au directeur. Par contre, je ne résisterai pas à l’envie de t’asséner une petite leçon de morale. Non, non, attends ! Ne jette pas ton Haguesher par la fenêtre. Je te promets que je ne vais pas te tirer les oreilles. Je compte simplement te raconter une petite histoire vraie. Et espérer ardemment qu’elle te donnera envie de mettre fin à ta carrière de farceur.

*          *          *

Shmerel : Hé Berel ! Tu as vu ce que j’ai vu ?

Berel : Mouais. Tu parles de ces deux vieux seaux tout cabossées qui traînent sur le perron d’Hershel le puiseur d’eau ? Mais qu’est-ce que tu veux qu’on en fasse ? Des échasses ?

Shmerel : Pas des échasses, Berel. On a passé l’âge de ces jeux de gamin, pas vrai ? J’ai une idée bien plus drôle que la tienne. Ce soir, avant d’aller dormir, on va les remplir à ras bord d’eau et les remettre comme si de rien n’était devant l’entrée de la maison d’Hershel.

Berel : Alors là, Shmerel, je ne te suis plus. Mais alors plus du tout. Pourquoi veux-tu faire le boulot d’Hershel à sa place ? Depuis quand tu t’es mis à jouer le petit tsadikel ? Sans vouloir te vexer, ça ne te ressemble pas du tout. Mais alors pas du tout !

Shmerel : Mon pauvre Berel, tu n’as strictement rien compris à mon plan de génie. Regarde-moi un peu le froid de canard qui règne chez nous. Au bout de quelques heures, l’eau aura entièrement congelé. Alors, demain matin à l’aube, quand ce bon vieux Hershel sortira de sa chaumière, il sera accueilli par une très bonne surprise : deux énormes glaçons coincés dans ses seaux ! Et il ne lui restera plus qu’à récurer son chaudron de cholent pour espérer puiser l’eau du village. Ou tout simplement à se chercher un nouveau boulot.

Berel : Ah ! Ah ! Ah ! Mais tu es effectivement un véritable génie Shmerel !

Shmerel : Va dire ça au mélamed ! Il n’a pas l’air d’être au courant !

*          *          *

La très regrettable scène à laquelle tu viens d’assister se déroule dans le hameau de Zhetel, en Biélorussie. Les deux protagonistes que nous avons surnommés Berel et Shmerel sont des polissons qui sont toujours à l’affût d’une « bonne farce » à jouer à l’un ou l’autre des honnêtes villageois et villageoises. Hier, c’est Yankel le laitier qui a fait les frais de leur polissonnerie. En arrivant dans son étable, ce dernier a découvert que sa chère vache laitière arborait sur sa robe un vilain graffiti à l’encre rouge qui disait : « Certifiée Holov Israël ». Avant-hier, cela a été au tour de Hatzkel le scribe de recevoir une visite inattendue dans son atelier bondé de parchemins : celle d’une oie bien en chair portant autour de son cou un petit écriteau : « Plumes à volonté ». Et ce soir, c’est apparemment Hershel qui a été désigné comme le prochain souffre-douleur de nos garnements. Et cela aurait bien pu être le cas si le jeune Sroulik, qui passait justement par là, n’avait pas surpris leurs conciliabules. Et surtout s’il n’avait pas raisonné qu’une plaisanterie ne mérite son nom que si elle fait rire aussi bien son auteur que son destinataire. Dans le cas contraire, cela ne s’appelle pas une plaisanterie mais bel et bien une méchanceté.

*          *          *

La nuit est tombée sur Zhetel. Comme le reste des villageois, les membres de la famille Kagan s’offrent une nuit de sommeil bien mérité après une journée merveilleusement remplie de bonnes paroles et de bonnes actions. Tous sauf le petit Sroulik. Quand il a la certitude que ses parents et frères et sœurs sont profondément endormis, il enfile sa pelisse et ses bottes et s’échappe discrètement de chez lui. Un vent glacial souffle dehors, et il lui faut beaucoup de courage pour parcourir les centaines de mètres qui le séparent de la chaumière d’Hershel. Ce qui lui donne la force d’avancer c’est le nœud d’angoisse qui s’est formé en lui depuis qu’il a eu vent des vilaines intentions de Berel et Shmerel. Depuis qu’il s’imagine la consternation du puiseur d’eau en découvrant que ses seaux d’eau – ses seuls et uniques seaux d’eau – sont inutilisables. Qu’il va lui falloir plusieurs heures avant de briser la glace qui s’y est formée. Et qu’entre-temps, il risque de s’attirer la foudre de tous les villageois.

Arrivé devant la chaumière d’Hershel, le jeune Sroulik n’a aucune difficulté à localiser les précieux outils de travail du porteur d’eau. Il constate que Berel et Shmerel ont mis leur triste plan à exécution ; les deux seaux sont remplis à ras bord d’eau. D’ailleurs, une fine pellicule de glace a déjà eu le temps de se former à la surface.

Que va faire Sroulik ? Renverser les deux seaux sur place ? L’idée est tentante, mais le garçonnet entrevoit deux écueils possibles. Le premier ; que le bruit causé par cette manœuvre tire Hershel et les siens de leur sommeil. Le second ; que l’eau renversée se transforme en verglas, risquant de causer la chute du porteur d’eau et de bien d’autres passants. Il ne reste plus qu’une seule solution : transporter en titubant les lourds seaux d’eau jusqu’au puits pour les y vider. Qu’à cela ne tienne ! Pour éviter de causer du tort à un autre juif, Sroulik est prêt à tout.

*          *          *

Berel et Shmerel n’ont pas l’habitude de se tirer de la chaleur de leurs édredons à l’aube. Mais ce matin, avant même le cri du coq, nos deux chenapans se retrouvent derrière un petit buisson qui borne la chaumière d’Hershel. Car pour rien au monde ils ne voudraient rater la réaction du porteur d’eau en découvrant la « drôle » de surprise qui l’attend. Mais c’est finalement eux-mêmes qui en sont surpris. Et pour cause. Hershel sort de chez lui et comme tous les matins il place la corde qui relie les seaux vides autour de son dos et s’en va en direction du puits. D’un pas étrangement léger.

Shmerel : Hé Shmerel ! Tu as vu ce que j’ai vu ?

Berel : Pince-moi si je rêve ! Les seaux sont vides ! Tu as vu avec quelle facilité il les a soulevés ?

Shmerel : Et comment que je l’ai vu. Mais qui a bien pu vider les seaux en pleine nuit ?

Berel : Une seule solution, c’est un malakh qui a volé à son secours !

Berel ne sait pas si bien dire. C’est un petit ange du nom d’Israël Méir Kagan qui a volé au secours d’Hershel le porteur d’eau. Un petit ange qui, en grandissant, deviendra le célèbre ‘Hafets ‘Haïm.

Ora Marhely

 

 

 

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