Certains candidats de La République en marche ont dû être évincés après la divulgation de propos frisant l’antisémitisme. Plus grave : quelques-uns des lieutenants du nouveau président sont des ennemis déclarés de l’Etat juif
Le président Macron n’est pas soupçonnable de la moindre complaisance pour l’antisémitisme, habillé ou non d’antisionisme. Mais certaines personnalités de son entourage et/ou candidats de La République en marche aux législatives de juin ont des profils inquiétants. On trouve notamment de nombreux soutiens au BDS et aux mouvements propalestiniens radicaux parmi les 50 % de candidats investis appartenant à la « société civile » et dépourvus d’expérience politique. Bariza Khiari, sénatrice socialiste et déléguée nationale du parti favorable au nouveau chef de l’Etat, s’est exprimée pour défendre le sulfureux Collectif contre l’islamophobie en France (CCIF), proche des Frères musulmans, et a omis ostensiblement de citer les victimes juives quand elle a évoqué l’importation du djihadisme sur le sol hexagonal. Le producteur de télévision Christian Gerin (déjà cité dans nos colonnes) aurait dû se présenter en Charente-Maritime. Il a été finalement écarté pour avoir notamment réclamé « la séparation du CRIF et de l’Etat » et comparé Binyamin Nétanyaou aux nazis.
William Tchamaha, investi en Seine-Maritime, relaye continuellement les appels au boycott des produits israéliens et se demande si les Juifs optant pour l’alya « ne devraient pas perdre leur nationalité française ». Il a été évincé, lui aussi, le 18 mai après l’intervention du CRIF auprès des dirigeants de La République en marche. Haouaria Hadj-Chikh, candidate à Marseille, considère que « Charlie-Hebdo est responsable de ses actes. Combien de « unes » sur le prophète ? C’était de l’acharnement. Les musulmans l’ont mal vécu », a-t-elle affirmé pour exonérer les frères Kouachi, auteurs du massacre de 2015 dans les locaux du journal. Marlène Schiappa, nouvelle secrétaire d’Etat chargée de l’Egalité hommes/femmes, a fustigé Manuel Valls quand ce dernier, alors Premier ministre, a souligné que l’antisémitisme contemporain se cachait sous le masque de l’antisionisme. Après les manifestations anti-israéliennes de l’été 2014 où le cri « mort aux Juifs ! » avait retenti dans les rues de Paris ou Sarcelles, elle a déclaré que les participants n’étaient en rien antisémites et que le « prétendre » représentait « un raccourci grossier ». Cette militante féministe soutient le BDS et a multiplié par le passé les propos révisionnistes et outranciers sur « ce nouveau pays qu’on appelle Israël ». Christophe Castaner, désormais porte-parole du gouvernement, a financé l’association France-Palestine-Solidarité sur sa réserve parlementaire de député PS.Richard Ferrand, l’un des principaux lieutenants d’Emmanuel Macron nommé ministre de la Cohésion des territoires, a participé à une journée d’action en faveur des soi-disant « prisonniers politiques » détenus en Israël. Les ex-députés Ferrand et Castaner ont souvent interpellé l’exécutif à l’Assemblée au sujet du « boycott nécessaire des produits israéliens », tenant à maintes reprises des discours enflammés à l’encontre de l’Etat juif.
Axel Gantz