180 000 rescapés de la Shoah vivent aujourd’hui en Israël. Dans un rapport publié le 19 avril, soit 5 jours avant le Yom HaShoah (24 avril), le Contrôleur de l’Etat Joseph Shapira pointe les dysfonctionnements de l’Etat dans sa politique d’aide définie à leur intention : « Plus de 70 ans après la fin de la Seconde Guerre mondiale, ces survivants habitent aujourd’hui en Israël dans des conditions indignes. 60 000 d’entre eux vivent sous le seuil de pauvreté. Qu’il s’agisse d’obtenir un logement ou une assistance médicale, ils ne reçoivent pas les droits qu’ils méritent. » Et d’incriminer une mauvaise coordination du gouvernement, qui a édicté des règlements compliqués et difficiles à comprendre par des survivants âgés maîtrisant mal l’hébreu et n’utilisant pas Internet, ainsi qu’une quasi-absence de soutien du gouvernements pour les survivants arrivés en Israël dans les années 1990 depuis l’ex-Union soviétique. Plus grave, l’incapacité des organismes à distribuer les fonds : en 2016, seuls 4,3 millions de shekels ont été versés sur les 40 disponibles. « Au vu de l’âge et de l’état de santé des survivants, tout retard des prestations entraîne des dommages importants pour leur bien-être, d’autant qu’un millier d’entre eux disparaissent chaque mois. » Pour remédier à cette situation, deux députés, Dov Khenin et Yoav Stern, ont déposé une proposition de loi pour augmenter les indemnités versées aux survivants, qui peuvent s’élever jusqu’à 3600 shekels actuellement. Trop faibles pour faire valoir leurs droits, les mesures symboliques (comme le fait que 6 d’entre eux ont été choisis pour allumer les torches lors de la cérémonie du souvenir à Yad Vashem le dimanche 23 avril) ne changent rien à leur situation.
DAVID JORTNER