Organisée sous les auspices des Nations unies, la Journée mondiale de l’Eau a réuni, le 22 mars, de nombreux experts qui ont été conviés à réfléchir sur le thème de « L’eau, un bien précieux à ne pas gâcher ». Et sur ce point précis, l’expertise d’Israël est déterminante : 92 % des eaux usées employées dans l’Etat hébreu sont traitées et réutilisées, notamment dans l’agriculture. C’est dans les années 80 que l’idée de « laver les eaux » après leurs utilisations domestiques s’est peu à peu imposée. Plusieurs sociétés israéliennes – Mekorot, Arad Tech, Netafim, Tahal Group, Plasson Industries et d’autres – se sont installées avec succès sur ce créneau des « water tech ». Nombre de pays ont fait appel à elles pour développer leurs infrastructures de distribution d’eau : l’Angola, le Ghana, la Serbie, l’Espagne, l’Inde, la Chine, et même les Etats-Unis. De leurs côtés, des ONG israéliennes ont entrepris de diffuser ces nouvelles technologies dans les pays en voie de développement. C’est le cas d’IsraAID par le biais de son programme WASH (Water, Sanitation, Hygiène) à destination de Fidji, Haïti, Vanuatu (souvent victimes de cyclones), ainsi qu’au Kenya et en Asie du Sud-est. Leurs envoyés forment des techniciens qui enseignent comment creuser des puits, faire des canalisations, construire des latrines pour ne pas contaminer les sources, etc.
Retard des mentalités
Si en Israël le problème de l’eau est résolu (75 % de l’eau potable provient d’usines de désalinisation, d’une capacité de 650 millions demᶾ par an), il n’en va pas de même pour nos voisins. En 2005, après 7 années de sécheresse persistante, Jordaniens et Palestiniens ont compris qu’ils avaient tout à gagner à approcher Israël pour sauver leur agriculture. Il leur reste encore beaucoup à faire : la gestion de l’eau par l’Autorité palestinienne n’accorde que 30 litres d’eau par jour aux habitants de Naplouse, Djénine, Bethléem. Leurs eaux usées polluent rivières du Kishon et de Hadera et les nappes phréatiques de Judée-Samarie. Il y a là un problème de mentalités, comme l’explique le Pr Haïm Gvirtzman, qui enseigne l’hydrologie à l’Université hébraïque: « Dans tous les pays du monde, il faut payer pour consommer de l’eau. Jusqu’à présent, par le biais de la société Mékorot, c’est Israël qui paie pour l’eau qu’utilisent les Palestiniens.En attendant, leur système de distribution de l’eau est complètement archaïque. Ils sont en train de créer un désastre écologique et blâment le monde pour cela ! »
DAVID JORTNER