Après avoir opéré voilà 18 mois un repli de près de 5 000 de ses miliciens vers la lointaine Libye où ils ont échoué à s’emparer des villes du littoral pétrolier de ce pays en raison de l’opposition des forces gouvernementales aidées par des raids aériens de la coalition internationale, Daësh a commencé ces dernières semaines un autre repli – bien plus à l’ouest – vers le Liban. En effet, les djihadistes fuyant les champs de batailles irakiens et syriens, au lieu de marcher vers leurs bastions de Deir Ez-Zor à l’est de la Syrie et d’Abu Kamal dans l’Anbar à l’ouest de l’Irak, ont reçu l’ordre de se diriger dans la direction opposée vers une nouvelle destination : le Liban ! Un changement radical décidé par les chefs de l’EI en raison de la faiblesse politique et de la confusion institutionnelle du Pays du Cèdre, où s’affrontent de nombreux groupes ethno-religieux. Malgré la force du Hezbollah chiite, l’un de ses ennemis irréductibles, ce repli libanais de l’EI (prévu dans la grande ville sunnite de Tripoli et dans le port de Sidon à 40 kms au sud de Beyrouth) laisserait plus de marge de manœuvre à ses menées. De plus, Daësh se rapprocherait ainsi davantage de la frontière-nord d’Israël et de Nahariya…
Richard Darmon