Une délégation rabbinique de haut niveau a rencontré à Washington, en février, l’ambassadeur de Lituanie pour tenter de sauver ce qui reste du cimetière juif de Snipiskes (ou Shnipishok, en yiddish) situé dans la capitale du pays, Vilnius. Ce cimetière date du 16e siècle et contient les sépultures de grands talmidé ‘hakhamim et disciples du Gaon de Vilna zatsal. Le site a subi des dégradations et profanations à répétition sous les occupations nazie puis soviétique. Les communistes ont même aménagé sur place un terrain de sport, aujourd’hui abandonné. Un coup dur supplémentaire a été donné lorsque de 2005 à 2008, deux immeubles ont été construits sur cet emplacement.
De nouvelles tombes risquent d’être endommagées à présent par un projet immobilier ambitieux du gouvernement lituanien, qui prévoit de construire un centre de congrès sur une partie du vieux cimetière en ruines.Une pétition signée par quarante mille habitants de la ville a été publiée sur Internet, exigeant que le centre soit édifié ailleurs. Et des contacts entre des représentants juifs et l’exécutif lituanien sont restés vains. A chaque fois, le cabinet au pouvoir a fait la sourde oreille. C’est pourquoi d’éminents rabbanim orthodoxes se sont rendus dans la capitale fédérale américaine pour persuader l’ambassadeur de Lituanie d’user de son influence en vue de l’abandon du projet.
Les rabbanim ont expliqué à leur interlocuteur que les institutions de Diaspora trouveraient les fonds nécessaires à la rénovation complète du cimetière. La délégation était composée des personnalités suivantes : le rav Malkiel Kotler, roch yéchiva de Lakewood, le rav Asher Kalmanowitz et le rav Pin’has Hecht, de la yéchiva de Mir, et le rav Yaakov Dov Teitelbaum envoyé par son père, l’admour de Satmar chlita. L’homme d’affaires de Brooklyn Moché David Niederman, qui a organisé l’entrevue, était également présent.
Le diplomate leur a indiqué, dans une atmosphère chaleureuse, que les travaux étaient désormais suspendus en raison d’irrégularités techniques et administratives. « Mon gouvernement, a-t-il ajouté, est prêt à écouter vos doléances. » Un changement de ton qui a rendu espoir aux visiteurs.
Axel Gantz