A l’heure où nous mettions sous presse, la Knesset débattait de la loi sur la régularisation des implantations sauvages qui devait être votée mardi soir ou peut-être même mercredi à l’issue d’un débat marathon. En effet c’est l’opposition qui, pour retarder le vote en seconde et troisième lecture de cette loi controversée, a déposé plusieurs centaines d’objections devant le parlement israélien. Toutefois, l’issue du débat ne devait faire aucun doute puisque le moment venu les membres de la coalition gouvernementale ont promis de lever la main en faveur de cette législation qui doit légaliser plusieurs milliers de logements construits dans ce que l’on a coutume d’appeler les « implantations sauvages ». Toutefois, il est important de souligner que c’est la détermination du Premier ministre qui a conduit au vote de cette loi, une détermination qui peut s’expliquer de deux manières différentes : d’abord Mr Nétanyaou est pleinement conscient qu’en faisant passer cette loi, il ne se fera pas sermonner par la nouvelle administration Trump comme il l’avait été par Obama lors du vote en première lecture, il y a quelques semaines. Mais ce n’est pas le plus important. Pour le Premier ministre israélien, il était important en faisant voter cette loi de satisfaire l’aile droite du Likoud et de sa Coalition gouvernementale. En effet, la poursuite des enquêtes judiciaires le concernant pourrait affecter Mr Nétanyaou et entraîner de sérieuses turbulences dans la coalition et même au sein de son propre parti. En faisant voter la loi de régularisation, il pourra compter sur la caution du Likoud et sur le soutien de l’enfant terrible de la coalition, le leader du Foyer Juif Naftali Benett. Qui plus est, si cette loi est « cassée » par la Cour Suprême, le Premier ministre pourra toujours affirmer ses militants nationalistes qu’il a tout fait pour que cette loi soit appliquée, et rejeter l’échec de la démarche sur la Justice israélienne. Quant aux habitants d’Amona, après avoir manifesté, lundi, devant la Knesset pour protester contre leur évacuation, ils ont été sommé, mardi, par le commandant en chef de la région Centre d’évacuer leurs maisons dès le lundi, en vertu d’un décret de la Cour Suprême. En prévision de cette évacuation, Tsahal et la police ont bloqué l’accès d’Amona au public. Daniel Haïk