L’incident sanglant d’Umm al-Hiran est une preuve supplémentaire du phénomène accéléré de « palestinisation » d’une partie des quelque 150 000 membres de la population bédouine d’Israël regroupés dans une cinquantaine de villes et villages…Plusieurs facteurs accélèrent le phénomène d’irrédentisme galopant déjà relevé depuis plusieurs années au sein du secteur des Bédouins d’Israël. D’abord le fait que ses membres ont pris depuis des décennies l’habitude de vivre dans la plus totale illégalité, tant au niveau des terres qu’ils occupent (rarement attribuées de façon légale) et des maisons qu’ils construisent à 90 % sans permis officiel de l’Etat. Par ailleurs, alors que moins de 2 % d’entre eux acceptent de faire leur service militaire dans Tsahal ou de s’engager dans la Police des Frontières, leurs pratiques constantes du marché noir et des rapines en tous genres dans les villes et les fermes juives du Néguev (où ils dérobent la nuit tout ce qui tombe sous leurs mains : bétails, récoltes, voitures, câbles électriques, bouches d’égouts et même monuments en métal) les ont fait accumuler au fil des années nombres d’armes illégales…De plus, il s’avère que toutes ces pratiques délictueuses ne sont pas celles de l criminalité « ordinaire » que l’on rencontre dans d’autres secteurs de la population israélienne, y compris dans les diverses mafias locales : car, sous l’effet des mariages de plus en plus nombreux entre jeunes Bédouins et femmes palestiniennes déjà « engagées », cette anarchie chronique du comportement bédouin s’est dangereusement étendue ces dernières années à une implication de plus ne plus fréquente dans le terrorisme, la radicalisation islamiste, le soutien au Hamas de Gaza, et même aux accidents mortels et autres homicides sur les routes… Si bien que leurs violations traditionnelles et systématiques des
lois relatives à la construction et au « zonage » du Néguev pourraient presque passer à présent au second plan et que l’on est donc en train d’assister à un véritable phénomène de radicalisation des Bédouins israéliens…Une « palestinisation » qui est celle des Arabes d’Israël On assiste en effet depuis deux décennies en effet à un phénomène encore plus large qui est celui d’une véritable « palestinisation » d’une bonne partie de la population arabe d’Israël, surtout parmi les jeunes. A preuve, le succès non négligeable, lors des dernières élections législatives de 2015, de la Liste arabe unifiée (LAU) dont les dirigeants sont eux-mêmes des extrémistes délégitimant sans cesse l’Etat d’Israël plutôt que de trouver des compromis socio-économiques pour leurs électeurs : un irrédentisme qui provoque une constante dégradation des relations entre ces dirigeants de la minorité arabe et les autorités régionales et nationales de l’Etat d’Israël. C’est ainsi que les députés de la LAU (des fidèles du Mouvement islamique, des représentants de deux formations nationalistes ultra-pro palestiniennes et des communistes) multiplient sans cesse les provocations avec des slogans populistes et polémistes qui mobilisent surtout les plus jeunes. On se souvient que le déclenchement et l’extension de « l’Intifada des poignards » avait été accélérée par la présence de députés arabes sur le mont du Temple en Vielle Ville de Jérusalem qui avaient exhorté les foules à se confronter aux forces de l’ordre – une pratique à vocation « médiatique » devenue très fréquente depuis…Plus récemment, le député arabe Basel Ghattas (lui aussi membre de la LAU à la Knesset) a été pris en flagrant délit de « collaboration avec l’ennemi » alors qu’à l’occasion d’une visite dans une prison israélienne, il essayait de transmettre des téléphones portables à des détenus de « haute sécurité » condamnés à de longues peines pour meurtre de civils afin de leur permettre de faire passer leurs ordres terroristes pour de futurs attentats… De la même manière, le n° 1 de la LAU, Heïman Oudé, a incité le 18 janvier les habitants d’Umm Al-Hiram à s’opposer par la force à l’évacuation tout à fait légale menée par la police. Or, même s’ils éprouvent une « double allégeance » entre leur fidélité légalement requise à l’égard de l’Etat d’Israël et leur idéologie nationaliste de plus en plus pro-palestinienne, les Arabes israéliens et d’abord leurs
députés devraient absolument respecter la loi du pays dans lequel ils vivent ! Le réaménagement du Néguev a déjà provoqué des troublesOn se souvient qu’à la fin 2013, plusieurs milliers de Bédouins israéliens et leurs supporters avaient provoqué de nombreux incidents violents dans le Néguev, à Haïfa et même à Jérusalem. Avec pour cause la loi Prawer-Begin qui avait pour but de réorganiser le développement des communautés bédouines de cette région – un texte qui prévoyait l’évacuation de 35 villages bédouins établis illégalement et l’attribution en pleine propriété de terres dans des zones spécifiques, avec 2 milliards de shekels pour compenser le déplacement de ces familles. La loi Prawer-Begin concrétisait donc la nécessité pour l’Etat d’Israël d’intervenir afin d’endiguer ce « squat à l’échelle nationale » menaçant l’équilibre de toute une région : « Il en va du respect de l’égalité de tous les citoyens face à la loi, devait déclarer Doron Almog, alors chargé du dossier par le Premier ministre. Il est regrettable que certains extrémistes n’aient pas compris que notre seule ambition est de permettre aux Bédouins de vivre dans leur environnement historique en leur reconnaissant des droits de propriété qui résoudront tous les conflits antérieurs. (…) Les permis de construire n’existent pas seulement pour les Juifs : c’est une obligation à laquelle tout citoyen doit se soumettre ! »Mais à la fin décembre 2013, le gouvernement devait abandonner ce projet de loi sous les coups de butoir d’une violente agitation dans le Néguev et de la levée de boucliers de la classe politique, à gauche comme à droite…Richard Darmon