– Haguesher : Pourriez-vous nous résumer votre parcours dans le domaine de l’éducation ?
– Rav Néthanel Levy: Mes premières années d’enseignement remontent au début des années 80. J’avais commencé à enseigner à Gour-Arié (en Seine-et-Marne) au sein de l’institution dirigée par rav Jean-Paul Amoyelle. Quelques années plus tard, je me suis installé à Sarcelles où j’ai pris part à l’ouverture du ‘Héder en tant qu’enseignant le matin et, directeur, le restant de la journée. Lorsque le ‘Héder s’est développé, il n’était plus possible de cumuler les deux postes et j’ai donc assumé la direction de cette structure scolaire à plein temps. En 1995, j’ai fait mon alya et j’ai Baroukh Hachem continué à enseigner, d’abord, dans une école toranit de Ramot. Depuis 7 ans, je travaille à l’école du rav Ariel Bijaoui. J’ai occupé le poste de professeur dans un premier temps, puis celui de Méfakéa’h (directeur pédagogique) de l’école de garçons.
– Selon vous, de quelle façon les parents devraient collaborer avec l’école pour assurer un bon suivi scolaire à leurs enfants ?
– D’un point de vue technique, les méthodes varient d’une école à l’autre et d’autant plus d’un pays à l’autre. En ce qui concerne notre établissement, l’on insiste sur l’usage régulier du yomane, cahier de liaison, qui correspondrait au cahier de textes en France. L’enseignant y fait noter les devoirs et /ou les contrôles à réviser et il est important que les parents le consultent régulièrement. Mis à part le planning de travail, le parent et l’enseignant s’en servent pour y inscrire toute remarque importante liée à la vie quotidienne de l’enfant, tant au niveau de son travail, de son comportement que de tout autre information qui le concernerait. Il est indispensable que l’enseignant sente que « les parents sont derrière l’enfant et suivent ce qu’il se fait à l’école ». D’ailleurs, ceci est tout à l’avantage de l’enfant, car plus l’enseignant est conscient que la vie scolaire de l’enfant importe aux parents, et plus il sera naturellement enclin à accorder une attention particulière à cet élève. En outre, même dans les écoles où le cahier de liaison est peu ou pas utilisé, il convient de veiller à envoyer un retour du daf kécher (feuille de liaison hebdomadaire) qui est distribué dans la plupart des écoles. Que le parent ait révisé avec son enfant, ou non, le programme d’étude hebdomadaire, il est vivement conseillé que l’enseignant en soit informé pour savoir ce qu’il a à attendre de l’élève. Quelle que soit la méthode pour laquelle vous aurez opté ou qui serait répandue dans l’établissement de votre enfant, la règle dor consiste à entretenir un lien régulier avec le corps enseignant.
– En Israël, il est courant que les parents téléphonent aux enseignants en soirée, dans quel cas pensez-vous que cela s’avère être une nécessité ?
– En effet, bien souvent, les enseignants attendent que les parents leur passent un coup de fil. En règle générale, les professeurs communiquent en début d’année leur numéro de téléphone et leurs horaires pour que les parents les contactent. Dans le cas d’un enfant « classique » qui ne rencontre pas de difficulté particulière, il serait raisonnable de contacter l’enseignant une fois par mois pour sassurer que tout se passe bien. Remarquons qu’en Israël, les parents nont pas souvent l’occasion de rencontrer les enseignants de l’école à la sortie des classes puisque les enfants rentrent seuls chez eux. « À Toldot Nissim, les parents récupèrent souvent leurs enfants le vendredi et ont donc l’opportunité d’échanger quelques mots avec les professeurs ».
– Lorsque l’enfant se plaint d’une dispute entre camarades, le parent doit-il forcément intervenir ?
– Avant de se précipiter à l’école pour élucider l’affaire, il faudrait encourager l’enfant à demander poliment à l’enseignant de s’en occuper. Alternativement, on pourrait écrire un petit mot au professeur pour le tenir informé du rapport de l’enfant. Dans le cas où la plainte de l’enfant est récurrente ou si celle-ci n’a pas été prise au sérieux, il convient d’intervenir. De manière générale, il faut réagir avec juste proportion et de façon progressive. S’il sagit dun problème sérieux, il convient d’impliquer la direction. En tout état de cause, il faut veiller à ne pas émettre de jugement négatif sur le professeur et à intervenir avec calme et respect.
– Dans quelle mesure pensez-vous que l’école doit être informée de la vie familiale ?
– J’estime quil est important que les parents informent l’enseignant de tout événement qui pourrait avoir des répercussions sur le quotidien de l’enfant. Lors d’une naissance ou d’une cérémonie, il convient que les élèves de la classe partagent la joie de l’enfant. De plus, pour que l’enseignant comprenne son élève en cas de retard, agitation inhabituelle, manque de concentration… il est recommandé de le mettre au courant de toute situation particulière vécue par l’enfant (déménagement, arrivée des grands-parents…) et ceci ne peut qu’être bénéfique pour votre enfant… pensez-y ! Puissions-nous entendre que de bonnes nouvelles !
Yokhéved Levy