Seule J Street, ancrée à gauche, a approuvé l’attitude de l’administration sortante. Les autres associations juives des États-Unis regrettent l’attitude « honteuse » du président Obama. À l’exception de J Street, groupe d’influence peu représentatif qui entend défendre aux Etats-Unis les options de la gauche et de l’extrême gauche israéliennes, les organisations juives américaines ont condamné la résolution onusienne. Tandis que J Street a salué la « politique équilibrée et bipartite » de l’administration Obama et approuvé son abstention lors du vote controversé au Conseil de sécurité, l’AIPAC, principal lobby pro-israélien à Washington, a estimé que la résolution démontrait une fois encore que les Nations Unies se comportaient en « forum destiné à isoler et délégitimer l’État juif ». Le B’nai Brith a évoqué un « déséquilibre diplomatique obscène », l’ONU s’alignant sur la position palestinienne. La Coalition juive républicaine, qui a soutenu la candidature de Donald Trump à la Maison-Blanche, a déploré « un moment sombre et honteux pour les États-Unis ». Et d’ajouter : « Le président Obama a permis aux Nations Unies de fustiger Israël, notre plus grand allié au Proche et au Moyen-Orient ». Quant au Congrès juif américain, il a demandé aux parlementaires de diligenter une enquête sur la décision exceptionnelle de l’exécutif de ne pas apposer son veto lors de l’adoption de la résolution 2334 intervenue à New York. Pour cette organisation, «des questions sérieuses doivent être posées à l’administration après le vote d’un texte partial et biaisé qui place Israël en danger juridique international et prétend que les lieux saints juifs de Jérusalem ne feraient plus partie du pays ». Pour le Congrès, la posture inédite du président Obama représente un « séisme » dans l’histoire diplomatique des États-Unis. Cette affaire a coïncidé avec ‘Hanouka et les critiques des associations juives ont alimenté les polémiques et les propos antisémites émanant de la gauche comme du camp conservateur. Ainsi, les vœux adressés par Donald Trump à la communauté juive pour la fête des Lumières ont servi de prétexte et de détonateur à un déchaînement haineux sur Internet. Deux obsessions revenaient en boucle : les « droits des Palestiniens » et la « traîtrise » du nouveau président, qui serait sous l’influence de sa fille Ivanka et de son gendre juif, Yared Kushner. « Nous avons choisi Trump parce que nous pensions que c’était un bon chrétien, pouvait-on lire. Nous ignorions qu’il soutenait les Juifs sataniques ». Quand Ivanka a posté sur le web la photo de sa famille allumant les bougies à Hawaï, où elle se trouvait en vacances, d’autres messages antisémites ont été enregistrés, injurieux à l’égard du pouvoir en général et des associations juives. Axel Gantz