La synagogue ouverte Roch ‘Hodech Kislev compte déjà une trentaine de fidèles. Elle ne devrait pas tarder à étendre ses activités au cœur d’un arrondissement – le 17e – où les besoins sont criants, du fait d’une démographie juive exponentielle Le rav Menahem Ladaev est issu du mouvement Loubavitch. Son grand-père était déjà rabbin ‘Habad en Russie (à l’époque, on n’utilisait pas encore le terme, usuel aujourd’hui, de chalia’h). Il a étudié à la yéchiva française de Brunoy, à Torat Emet (Jérusalem), à New York et a officié dans plusieurs communautés à travers le monde. C’est en mémoire de son frère, le rav Elhanan Méïr Ladaev zal, qu’il a créé la synagogue du quartier parisien des Ternes, ouverte depuis Roch ‘Hodech Kislev (« mois des miracles », rappelle-t-il), autrement dit depuis le 1er décembre dernier. Située au 6, rue des colonels Renard, dans le 17e arrondissement, elle porte le nom de ce talmid ‘hakham brillant disparu très jeune, emporté par la maladie à l’âge de vingt-sept ans seulement et auteur d’un livre de commentaires du ‘Houmach intitulé Chémen Hatov. Il s’agit de pallier un manque : il n’existait jusqu’alors aucun espace cultuel en ce lieu à la démographie juive pourtant galopante. Le futur Centre européen du judaïsme permettra certes de compenser cette pénurie, mais il sera plus au nord, porte de Courcelles. « D’ailleurs, les besoins sont si criants, avec quarante mille Juifs dans l’arrondissement, que je récuse toute forme de concurrence. Au contraire : je milite pour l’émulation réciproque », nous dit le rav Menahem Ladaev. La synagogue n’a que quelques courtes semaines d’existence mais attire déjà une trentaine de fidèles pour min’ha. La synagogue est encore fermée pour cha’harit et arvit et n’ouvre qu’un Chabbat par mois. Des restrictions très provisoires. Un petit kollel, un talmud Torah, un bureau de vérification des téfilin sont dès à présent en activité dans cet espace communautaire indépendant mais disposant d’un partenariat avec le Beth ‘Habad de la capitale. Des chiourim réguliers sont prévus ; le rav Ladaev souhaite fonder un oulpan et surtout s’agrandir en louant des locaux attenant à la synagogue. Il est fier d’avoir distribué des ‘hanoukiot à des familles juives non pratiquantes et qui ignoraient à peu près tout des Mitsvot et minhaguimassociés à la fête des lumières. « Elles m’ont promis d’allumer les bougies », assure-t-il. Enfin, une dizaine d’enfants des écoles publiques avoisinantes sont déjà inscrits à la cantine strictement casher du Beth Elhanan Méïr. C’est aussi le nom d’une association qui propose mézouzot et téfilin, organise des cérémonies de brit-mila, efface les symboles chrétiens dans les habitations, etc. en Russie et en Europe orientale. Le rav Menahem Ladaev se rend fréquemment sur place avec son père, le rav Yaïr Ladaev, cheville ouvrière des opérations, pour surveiller l’utilisation des fonds récoltés en l’honneur de son frère défunt. La même association offre également, en période estivale, des téfilin aux soldats de Tsahal, conformément à la demande du Rabbi de Loubavitch. Axel Gantz