Si on attribue la construction de la ménora – le candélabre à 7 branches qui prit place dans la Tente d’Assignation – à Betzalel, l’apparition de la ‘hanoukia dans l’histoire juive est plus tardive, puisqu’elle est contemporaine du Second Temple. Les historiens s’accordent à situer en 165 avant l’ère commune l’année de la révolte des Maccabim contre le règne des Séleucides, les occupants grecs. Pour célébrer le miracle de fiole d’huile qui brûla miraculeusement durant huit jours, un rituel est construit autour de l’allumage dun candélabre à 8 (+1) branches. La halakha n’a pas défini de manière précise la forme de la ‘hanoukia : elle exige simplement deux choses : 1) que les 8 bougies soient positionnées en ligne droite et à la même hauteur (à part une 9e bougie, le chamache, qui peut être plus haute ou située à part des autres) : 2) que les bougies ne soient pas trop rapprochées les unes des autres, afin que la flamme de l’une ne fasse pas fondre la bougie voisine.
Si les premières ‘hanoukiot furent faites dargile, au fil du temps, elles profitèrent du savoir-faire des artisans qui les fabriquèrent en cuivre, puis en argent, peaufinant leur travail pour faire de ces objets rituels de véritables œuvres dart. À tel point qu’au 18esiècle, pour les juifs allemands, la ‘hanoukia devint lun des trois cadeaux obligatoires dans la corbeille de nouveaux mariés. Aujourdhui, artistes et créateurs juifs se sont emparés du concept et ont produit des ‘hanoukiot dans tous les matériaux possibles –verre, cristal, acier, plastique, Lego – respectant les deux injonctions de la halakha : des lumières situées en ligne droite à même hauteur et séparées les unes des autres. DAVID JORTNER