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13 Tishri 5785‎ | 15 octobre 2024

Nancy : un jeune rabbin pour une communauté plus dynamique

Le rav Mickaël Gabbai, tout juste diplômé du Séminaire, deviendra officiellement rabbin de la région lorraine le 15 janvier. Focus sur un judaïsme encore actif et qui compte de nombreux étudiants, malgré l’érosion démographique due au chômage « Le rav Mickaël Gabbai a vingt-cinq ans. Il appartient à la génération des nombreux étudiants juifs de Nancy. Je suis convaincu qu’il dynamisera notre communauté », affirme son président depuis 2011, Alain Lefebvre. Le judaïsme nancéien, en effet, a ceci de paradoxal qu’il est à la fois vieillissant, démographiquement en berne et…jeune, puisqu’il y a ici des centaines d’inscrits juifs parmi les quarante-huit mille étudiants de cette grande ville universitaire. Il existe même un petit « restau-U » casher ouvert tous les midis dans le bâtiment de la synagogue (une vingtaine de couverts), et un repas shabbatique leur est réservé au même endroit le vendredi soir. Le rav Gabbai, élève au Séminaire de Paris, a remplacé il y a déjà quelques mois le rav Daniel Dahan, parti de Lorraine en 2015 pour un nouveau poste à Aix-en-Provence. Son successeur vient d’être reçu à l’examen de sortie de l’école de la rue Vauquelin et prendra officiellement sa fonction de rabbin de la région le 15 janvier. Les choules de Saint-Dié, Épinal, Vittel, Lunéville et Verdun seront sous sa responsabilité, tout comme celle de Nancy (une trentaine d’habitués, hommes et femmes, le chabbat pour une communauté évaluée à mille huit cents âmes). Il nous explique qu’il souhaite multiplier les activités à destination des étudiants, dont il apprécie l’érudition – « elle m’enrichit et enrichit nos fidèles », dit-il -, et aussi des Juifs « dans la force de l’âge » qui ne fréquentent pas suffisamment la synagogue, mais qui pourraient le faire s’ils étaient motivés par une dynamique communautaire accentuée.Si les jeunes quittent la ville après leur cursus universitaire, c’est en raison d’un marché de l’emploi sinistré. Le motif n’est pas sécuritaire : on peut arborer la kippa à Nancy en toute tranquillité. « Un coutumier de la choule venait régulièrement le haut du corps recouvert d’un talit, raconte Alain Lefebvre. Il arpentait ainsi les rues de la cité jusqu’à son départ en 2015. À ma connaissance, il n’a jamais été agressé ni même bousculé ! »  Il faut rappeler que la présence juive est très ancienne dans la préfecture de Meurthe-et-Moselle : la synagogue fut la première construite sur le territoire royal, en 1784, des siècles après l’expulsion décidée par Philippe le Bel en 1306. Par ailleurs, la communauté est aujourd’hui très active, malgré le petit nombre de fidèles, et pas seulement en direction des jeunes. Les projets du rav Gabbai devraient encore accélérer le mouvement.  Il y a ici, d’ores et déjà, un Talmud Torah comptant une quinzaine d’élèves, mais aussi une maison de retraite (« Simon Bénichou »), deux loges du B’nai Brith, une Amicale séfarade (30 % des Juifs nancéiens sont originaires d’Afrique du Nord), un centre culturel (« André Spire ») qui organise des dizaines de conférences chaque trimestre, un cercle d’études juives (« Simon Morali », du nom de l’ex-grand rabbin de la ville qui a officié après la Libération)…  La faculté de Lettres comprend une antenne consacrée à la culture juive et on peut apprendre l’hébreu moderne au prestigieux lycée Poincaré.

Enfin, le rayon casher du Monoprix est bien fourni, y compris en produits carnés. Cependant, beaucoup de familles pratiquantes ont l’habitude de commander leur viande à Strasbourg ou Metz. Axel Gantz

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