Deux heures pour récupérer ses propres bagages, là où d’autres les récupèrent en seulement 15 minutes, qui plus est au terme d’altercations et d’échauffourées ayant nécessité l’intervention des gendarmes, c’est plus qu’il n’en faut pour les passagers du vol Transavia ayant atterri à l’aéroport de Lyon St-Exupéry en provenance de Tel-Aviv le 10 Novembre dernier. Or comme ce n’est pas la première fois que de tels incidents se produisent, une plainte vient d’être déposée pour « discrimination en raison de l’ethnie ou de la nationalité, entrave à l’exercice d’une activité économique ». En effet, il s’agirait selon les concernés d’un acte antisémite, comme dénoncé sur les réseaux sociaux : « Certains passagers avaient des trains à prendre et l’ont loupé à cause de la volonté manifeste d’un certain nombre de bagagistes salariés ou sous traitants de l’aéroport de Lyon Saint-Exupéry, de retarder sciemment, la livraison des valises aux voyageurs en provenance de Tel-Aviv, capitale économique et touristique de l’Etat d’Israël, et ce n’est pas la première fois que cela se produit ! » Leur plainte est désormais appuyée par le député représentant les français de l’étranger Meyer Habib, qui vient d’interpeller le secrétaire d’état chargé des transports pour lui faire part de graves dysfonctionnements dans la distribution des bagages, affectant spécialement les passagers en provenance du vol Tel-Aviv/Lyon : « Pour la dizaine de passagers qui m’ont saisi, signale le député dans son courrier, ces tracasseries seraient le résultat délibéré d’acte de malveillance et de discriminations en raison de l’origine des passagers. Et cela alors que le terminal aéroportuaire était vide à cette heure là. Ces passagers ne demandent pas de traitement de faveur, mais une égalité de traitement en conformité avec la loi. » Rappelant au passage la surreprésentation des profils radicalisés parmi les personnels aéroportuaires, telle que dévoilée dans un récent rapport. Enfin pour les passagers du 10 Novembre dernier qui ont dû patienter deux heures et se heurter au mépris affiché du personnel : « De deux choses l’une : soit la direction de l’aéroport ferme les yeux et devra assumer des troubles lors des prochains vols car il y a fort à parier que la petite bande de bagagistes militants antisionistes/antisémites voudra réitérer son coup d’éclat, soit elle n’a pas les moyens ni le courage de mettre fin aux agissements de ces extrémistes et là c’est plus grave. Dans les deux cas, l’image de l’aéroport, de la compagnie Transavia, en pâtit car comme lors des fois précédentes, de nombreuses vidéos et témoignages vont sans doute circuler et à juste titre, car il est regrettable et inadmissible qu’en 2019, en France, on mette deux heures pour livrer des valises à des passagers, pour des raisons politiques à forte connotations racistes et antisémites. Nous avons pu enfin, après l’intervention des gendarmes et après avoir supplié le personnel présent, récupérer nos valises vers 19h20, soit deux heures après l’atterrissage ! » Affaire à suivre.
Isabelle azrIel