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12 Nisan 5784‎ | 20 avril 2024

Le judaïsme européen au déclenchement de la Seconde guerre mondiale, il y a 80 ans

Le 1er septembre 1939, l’Allemagne envahissait la Pologne et provoquait ainsi le déclenchement de la Seconde Guerre Mondiale qui sera la plus meurtrière de l’histoire de l’Humanité et qui demeurera à jamais celle de la Shoah du peuple juif en Europe. A l’occasion de cet anniversaire, Haguesher dresse un état des lieux du judaïsme européen et plus spécifiquement français à l’aube de cette catastrophe.

Le Judaïsme européen d’entre les deux guerres est un judaïsme de mutation : mutation identitaire d’abord qui vacille entre assimilation grandissante à l’Ouest et désir de rester fidèle à la tradition juive plus à l’Est; mutation géographique avec le déplacement de centaines de milliers d’émigrés juifs cette fois principalement de l’Est vers l’Ouest. Mais c’est surtout un judaïsme qui va subir, au carrefour de la fin des années 20 et du début des années 30, le douloureux réveil de l’antisémitisme porté essentiellement par la Grande Crise économique de 1929 et par ses immédiates répercussions.

Il faut rappeler que pendant la première guerre mondiale, les Juifs ont combattu dans les rangs des deux armées, allemande et française. Ils sont même morts au champ d’honneur et dans les tranchées : 6 000 Juifs vont tomber pour la France et 12 000 pour l’Allemagne ! L’engagement nationaliste des Juifs français et allemands est un modèle d’intégration : les Juifs sont fiers de servir sous les drapeaux des deux grandes nations européennes, et ce même parfois dans des circonstances extrêmes, leur identité juive prendra le dessus sur leur amour de la Patrie, comme le témoignent ces récits de combattants juifs français et allemands qui, se retrouvant face à face, s’épargnent mutuellement en clamant en plein combat, comme mot de sauvegarde, le Chema Israël.

Au lendemain de la Première guerre, la situation sociale des Juifs d’Europe occidentale s’améliore très nettement. En Allemagne, ils sont omniprésents dans la création de la République de Weimar qui leur accordera tous les droits et dont le chef de la diplomatie Walter Rathenau était Juif. Sur le plan économique, les Juifs sont considérés comme les moteurs du développement du capitalisme. En Pologne, où vit la plus importante communauté juive (près de 3 millions de personnes), les Juifs sont très honorablement représentés au parlement, avec 37 députés, et au Sénat (12 élus) après les élections de 1922, et le maréchal Josef Pilsudski, père de la Pologne indépendante, est considéré comme le protecteur de la communauté. Même prospérité et sérénité dans la grande communauté juive de Roumanie. Mais en Allemagne, la situation va très rapidement se dégrader. Rathenau sera assassiné. La République de Weimar disparait et l’antisémitisme ressurgit avec plus d’intensité et se propage en particulier à la fin des années 20. Dans le Vieux Continent, les Juifs vont être tenus pour responsables de la crise économique qui n’épargne aucune nation. Et en Allemagne, le parti nazi, qui n’était que marginal avant 29, devient incontournable sur l’échiquier politique allemand, bien que son idéologie repose sur la haine des Juifs. Avec la prise du pouvoir par Hitler en 33 et l’instauration des lois de Nuremberg en 1935, la communauté juive allemande, qui compte près de 500 000 âmes, va très vite se démembrer et les plus chanceux (provisoirement) vont fuir vers l’Ouest et en particulier vers la France. Mais, pour beaucoup, il s’agit d’une fuite en avant car face à la montée du nazisme, les Juifs allemands et autrichiens se retrouvent pris au piège. Les Nations leur fermeront leurs portes et même l’Empire Britannique, inquiet par la montée de la révolte arabe de 1929 puis de 1936, leur refusera formellement, leur refusera l’asile en terre de Palestine mandataire. Un terrible constat qui sera officialisé par la vaine Conférence d’Evian de 1938.

Dans la Pologne des années 30, elle aussi touchée par la Grande Crise, la situation économique de la communauté va se dégrader. On affirme qu’en 1932 à Varsovie, ville dont un tiers de la population est juive, plus de trois quarts des Juifs vivent en deçà du seuil de pauvreté, même si en marge on recense une solide aristocratie juive composée de médecins (66 % des médecins de Varsovie étaient juifs !) et d’avocats (37 %) dont l’intégrité est réputée y compris dans la population nonjuive. Deux phénomènes marquants à l’échelle européenne : c’est durant l’entredeux-guerres que de nombreux juifs quittent la campagne et les traditionnels shettls pour s’urbaniser. Et c’est également durant cette période d’instabilité que de nombreux juifs émigrés échangeront la profession libérale qu’ils avaient dans leur pays d’origine pour un emploi d’ouvrier plus modeste dans leur pays d’adoption. Dans le domaine de la culture, le judaïsme européen est extrêmement productif : tant en Europe occidentale qu’en Europe centrale, on ne compte plus le nombre de théâtres juifs (surtout en Yidish) ou d’artistes juifs qui se distinguent par leur création. Simple donnée qui résume ce florissement culturel : on recense à cette période en Europe pas moins de 800 journaux juifs dont près d’une centaine… en France. Et pour la seule ville de Varsovie on ne compte pas moins de 20 journaux juifs quotidiens !

Sur le plan religieux, le judaïsme orthodoxe s’organise pour contrer les dégâts causés par l’assimilation. En 1923 se tient à Vienne la convention fondatrice de l’Agoudat Israël, le premier mouvement politique orthodoxe. Le Hafets Haïm, qui est la sommité rabbinique de l’entredeux-guerres, y participe, comme le confirme un film impressionnant retrouvé intact il y a quelques années. C ‘est au cours de cette convention que le rav Yehouda Meir Shapira zatsal instaurera l’étude du Daf Ayomi qui se perpétue de nos jours. De facto, la période d’entre les deux guerres sera particulièrement riche sur le plan de la bibliothèque torani, avec la publication de centaines d’ouvrages. En Pologne, en dépit du renforcement des mouvements juifs laïcs, comme le Bund ou encore les mouvements sionistes, le monde orthodoxe reste considérablement présent, tout en opérant une démarche de repli religieux pour se protéger des influences extérieures, phénomène constaté tant dans le monde «lituanien» que dans les grandes cours hassidiques comme celle de Gour.

Près de 10 millions de Juifs vivaient en Europe en septembre 1939 lorsque Hitler déclenche la Seconde Guerre Mondiale: un peu plus de 3 millions en Pologne, environ 3 millions également dans l’Union Soviétique; 500 000 en Allemagne; 728 000 en Roumanie; 440 000 en Hongrie; 356 000 en Tchécoslovaquie; 320 000 en France et environ 200 000 en Autriche. Six ans plus tard, après le passage de la Bête nazie, après Auschwitz, Maïdanek, Treblinka et Buchenwald, deux tiers de ce judaïsme, millénaire et florissant, aura disparu.

Daniel Haik

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