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5 Kislev 5785‎ | 6 décembre 2024

Rabbi Naftali Tsvi Yéhouda Berlin, Le Netsiv

Rabbi Naftali Tsvi Yéhouda Berlin, fils de Rabbi Yaakov, naquit en 1816 à Mir (Biélorussie). Il n’est nulle part fait mention de dons exceptionnels le caractérisant dès sa plus tendre enfance si ce n’est l’assiduité exceptionnelle dont il faisait preuve lors de son étude. La légende raconte que lorsqu’il eut onze ans, il surprit une conversation de ses parents à son sujet, s’interrogeant sur la nécessité de commencer à lui apprendre un métier. Rabbi Naftali Tsvi Yéhouda Berlin, entendant ces propos, partit s’inscrire dans la prestigieuse yéchiva de Volozhin, malgré son tout jeune âge. Là bas, sa rigueur et sa discipline dans l’étude firent rapidement forte impression sur le Roch yéchiva Rabbi Its’hak de Volozhin (fils du fondateur de la yéchiva Rabbi Haim de Volozhin) qui ne tarda pas à lui proposer sa propre fille en mariage. Rabbi Naftali Tsvi Yéhouda Berlin mettait une ardeur peu commune dans son étude de la Torah, tant et si bien qu’un motsaé Yom Kippour, alors que son beau-père Rabbi Its’hak s’apprêtait à faire havdala, il réalisa que son gendre n’était pas encore rentré, et après l’avoir cherché réalisa que celui-ci se trouvait déjà dans sa chambre, penché sur un livre de Torah. Nuit et jour, Rabbi Naftali Tsvi Berlin ne quittait jamais ses précieux livres, et nombreux sont ceux qui racontent l’avoir vu plonger ses pieds dans un seau d’eau froide afin de se maintenir éveillé aussi longtemps que possible afin d’étudier.

A la mort de son beau-père Rabbi Its’hak, à l’âge de 36 ans, Rabbi Naftali Tsvi Yéhouda Berlin prit à son tour la direction de la prestigieuse yéchiva qui sous son aile acquit une dimension jamais acquise dans l’histoire des yéchivot. La yéchiva atteint rapidement un nombre record de 400 talmidim, dont nombre d’entre eux devinrent à leur tour les grands maîtres de la génération future comme Rabbi Isser Zalman Meltser, Rav Avraham Kook, Rabbi Chimon Schkop, Rabbi Moché Mordehaï Epstein (futur Roch yéchiva de Slabodka) etc. pour ne citer que quelques-uns de ses plus célèbres élèves. Le Netsiv consacra quarante ans de son existence à la yéchiva, dont le bon fonctionnement ne cessait jamais de le préoccuper et à laquelle il était dévoué corps et âme. Ses élèves le respectaient pour son savoir, et l’aimaient pour l’attitude paternelle et l’attention toute particulière qu’il accordait à chacun d’entre eux. Tout le temps qu’il dirigea la yéchiva, on raconte que le murmure de l’étude ne désemplissait jamais dans le beth hamidrach de la yéchiva, toujours emplie d’élèves. Quand la femme du Netsiv tomba gravement malade, les étudiants de la yéchiva vinrent proposer au Rav d’interrompre leur étude quelques instants afin de prier pour la guérison de la Rabbanit, mais à leur grande surprise se heurtèrent au refus de leur Rav : rien n’était plus important que l’étude. En 1892, les contraintes imposant l’introduction d’études séculaires au sein de la yéchiva s’intensifièrent. Il était désormais interdit d’étudier la Torah entre 9h du matin et 3h de l’après-midi, ou d’étudier la Torah de nuit. Face à l’accumulation de ces interdictions, le Netsiv prit la difficile décision de fermer la yéchiva. Durant toute l’année qui suivit, Rabbi Naftali Tsvi Berlin sillonna l’Europe afin de liquider les dernières dettes de la yéchiva et émit le souhait de réaliser l’un de ses vœux les plus chers : émigrer enfin en Erets Israël. Résidant à Varsovie en attendant son départ, son état de santé l’empêcha d’entreprendre ce périlleux voyage, et le Netsiv s’éteignit à Varsovie le 28 Av 1893, moins d’un an et demi après la fermeture de la yéchiva.

Son œuvre

Le Netsiv tenait en haute estime l’étude du ‘Houmach, sur lequel il rédigea son célèbre commentaire le Haamek Davar, et tint à assurer tous les jours au sein de sa yéchiva un chiour sur la parachat hachavoua. Il écrivit également de nombreuses responsa, rassemblées sous le nom de Méchiv davar, ainsi qu’un commentaire sur le livre de Chir Hachirim. Le Netsiv eut deux fils, issus de ses deux mariages, Rav Haïm Berlin, et Rabbi Meir Bar-Ilan. L’une de ses filles épousa Rav Haïm Soloveitchik ; mettant ainsi fin à la controverse qui opposait ces deux maisons et les modes d’étude différents qui les caractérisaient.

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