
Jugé pour avoir partagé sur Internet un photomontage antisémite qui lui avait valu son exclusion
du Parti socialiste, en novembre 2017, Gérard Filoche a reconnu le 10 octobre un manque de « vigilance » tout en plaidant qu’il avait consacré sa « vie entière » à l’antiracisme. Cette ancienne figure de l’aile gauche du PS a pourtant « posté » une caricature sans ambiguïté émanant du site antijuif fondé par le propagandiste néo-nazi Alain Soral. On y voyait clairement le président Macron les bras levés autour d’un globe terrestre et affublé d’un brassard orné d’un dollar, sur fond de drapeaux israélien et américain. A l’arrière-plan figuraient les portraits de trois personnalités aux origines connues de tous et censées incarner le « complot mondialiste » : l’homme d’affaires Patrick Drahi, le banquier Jacob de Rothschild et l’économiste Jacques Attali. Gérard Filoche a expliqué à l’audience qu’il avait souhaité alerter l’opinion sur « la finance qui attaque notre pays », ajoutant : « On ne peut pas soupçonner toute une vie militante en raison d’une erreur. Je n’ai pas deux visages, je n’en ai qu’un », a-t-il assuré, criant au « procès en sorcellerie ». L’avocate de la Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme (LICRA) a tout de même amené l’ex-dirigeant socialiste à reconnaître que son message numérique représentait un « danger public ».
Jugement le 12 décembre. A. G.