Haguesher : Zvi Ammar, pourquoi avez-vous tenu à rencontrer avec votre délégation ces hautes personnalités de l’Etat d’Israël ?
– Les communautés juives de France et parmi elles, les communautés des Alpes-Provence, se sentent plus que jamais liées à Israël. Et comme je l’ai dit à nos interlocuteurs israéliens : Notre destin est votre destin et inversement. Notre destin est commun. Lorsque les Israéliens souffrent nous souffrons. Lorsqu’ils sont heureux nous le sommes aussi. Mais cela va plus loin : lorsqu’il se passe quelque chose en Israël nous en payons un prix en France. Quant à Israël, il suit avec attention tout se qui se passe en France car l’Etat hébreu se sent aussi garant de la sécurité des communautés juives en Diaspora. Voilà pourquoi nous avons souhaité consolider ce lien au travers de ce voyage.
– Comment considérez-vous le fait que ces dirigeants israéliens aient accepté de vous rencontrer ce qui est, il faut l’avouer, peu courant ?
– Ce n’est pas parce que nous sommes des responsables régionaux que nous sommes moins importants que les dirigeants de la communauté sur le plan national. Les dirigeants israéliens sont pleinement conscients de l’importance et de notre représentativité. Et ils sont conscients que le judaïsme français traverse actuellement une période difficile, après les attentats et avec la résurgence de l’antisémitisme donc il est important pour ces dirigeants israéliens que nous leur fassions partager nos sentiments afin de pouvoir agir ensemble dans les prochaines années. Et cet échange s’est produit et je suis honoré et rempli de gratitude envers le président de l’Etat et toutes les personnalités qui nous ont reçus avec beaucoup de chaleur et de fraternité.
Alors concrètement de quoi avez-vous parlé et quel est le message de ces dirigeants israéliens ?
Nous avons bien évidemment parlé d’alya avec les pics de ces dernières années et ensemble nous avons pu débattre des moyens de favoriser l’intégration des olim de France. Mais les dirigeants israéliens ont tenu à nous rassurer sur un point : les relations bilatérales entre la France et Israël sont plus solides que jamais. En dépit des tensions qui sont apparues ces dernières semaines, il existe une étroite coordination entre les deux pays en particulier dans la lutte contre le terrorisme. Le ministre des Transports et des Renseignements Israël Katz nous a confié qu’à plusieurs reprises les Français ont remercié les services israéliens pour avoir permis de déjouer des attentats programmés sur le sol français.
Vous avez également été reçus par le grand rabbin de Jérusalem, le rav Chlomo Moché Ammar ? De quoi avez-vous parlé avec lui ?
Effectivement. Cette rencontre a été l’un des points forts de notre séjour. Le Richon Le Tsion nous a fait l’honneur de nous accueillir à son domicile en présence de son épouse. Et cela a beaucoup touché les participants à notre délégation, y compris ceux qui ne sont pas particulièrement pratiquants. Et le rav Ammar a su dire les mots justes et offrir aux responsables communautaires présents les instruments spirituels nécessaires pour mieux guider l’avenir de notre communauté. Cela s’est d’ailleurs rajouté aux visites « religieuses » qui ont ponctué notre séjour, en particulier comme celle au tombeau de Ra’hel à Bethleem qui a ému plusieurs membres de notre délégation.
Comment les membres de votre délégation sont revenus de ce périple ?
Nous sommes revenus très soudés de ce voyage et pleinement conscients d’être les ambassadeurs de l’Etat hébreu en France. Je dois souligner que dans notre délégation se trouvaient 4 hauts fonctionnaires de la société civile non-juifs qui en revenant de ce séjour nous ont promis qu’ils n’hésiteront pas à plaider ouvertement la cause d’Israël. Je dois rappeler que dans notre délégation se trouvait le grand rabbin de Marseille et de la région Reouven Ohana, le président de la Communauté juive de Marseille, Moché Cohen Tenoudji ainsi que plusieurs présidents et dirigeants des communautés juives de notre région qui sont revenus subjugués.
Propos recueillis par Daniel Haïk