A l’occasion de la Hilloula de ‘Honi Haméâguel qui tombe le 3 Iyar, nous rappellerons quelques facettes clefs de la grandeur de ce Tana ayant vécu à l’époque de Rabbi Chimon ben Chatta’h, il y a près de 2100 ans. La Guemara fait mention de son érudition en Torah et de ses facultés exceptionnelles à répondre avec clarté à toutes les questions qui étaient soulevées au Beth Hamidrach. Aussi, ‘Honi Haméâguel était réputé pour être un Tsadik dont les prières étaient exaucées. Rabbi Chimon ben Chatta’h comparait ‘Honi Haméâguel à un prince qui ne cessait de solliciter son père, le roi, pour qu’il réponde à ses besoins et à ses divers requêtes. C’est à lui que se réfère le verset suivant (Proverbes 23 ; 25) : « Que ton père et ta mère se réjouissent, qu’elle jubile celle qui t’a enfanté ! ».
Son surnom Haméâguel (qui signifie « le traceur de cercles ») lui fut ajouté suite à la fameuse pluie qui tomba grâce à ses prières à une époque de rude sécheresse. Le récit est relaté dans la Guemara Taânit (23;a). Alors que le mois d’Adar tirait à sa fin et que les pluies n’étaient toujours pas tombées, la sécheresse totale régnait en Israël. Les Juifs priaient et espéraient de tout cœur que la pluie vienne apaiser leur terre assoiffée. Ils envoyèrent alors des délégués chez ‘Honi Haméâguel pour lui demander de prier en faveur de la pluie. ‘Honi se mit à prier mais aucun signe avant-coureur n’apparut… rien ne laissait pressentir que de bonnes nouvelles se préparaient. Que fit alors ‘Honi ? Il traça un cercle sur la terre, se tint debout à l’intérieur et s’adressa à Hachem en ces termes : « Maître de l’Univers, Tes enfants m’ont sollicité parce qu’ils me considèrent comme ayant des entrées chez Le Roi. Je jure en Ton grand Nom que je ne bougerai pas de cet emplacement jusqu’à ce que Tu aies pitié de Tes enfants ». Quelques instants plus tard, de légères gouttes se mirent à tomber ! Les disciples de ‘Honi Haméâguel lui firent remarquer : « Rabbi… nous avons l’impression que cette pluie n’a été envoyée du ciel que pour vous libérer de votre serment ! ». Le Tsadik continua à prier puis, une pluie torrentielle s’abattit sur eux. Là encore, ils répliquèrent: « cette pluie risque de détruire le monde ! ». Ils en furent si effrayés qu’ils s’adressèrent au Tsadik pour qu’Il implore Hachem de faire arrêter cette pluie. ‘Honi leur répondit : « j’ai appris de mes maîtres qu’on ne prie pas pour ‘restituer le surplus’ d’abondance… », puis il invoqua, à nouveau, la miséricorde d’Hachem : « Le peuple d’Israël que Tu as libéré d’Egypte ne peut ni supporter un surplus de bonté ni un trop grand châtiment. Lorsque Tu te mets en colère contre eux, ils ne peuvent tenir le coup, lorsque Ta bonté les inonde, ils ne peuvent la contenir. Que Ta volonté soit de faire cesser la pluie et que la prospérité règne dans le monde » Aussitôt, le vent souffla et les nuages se dissipèrent pour laisser place aux rayons de soleil. ». Suite à cela, ‘Honi offrit un Korban, d’une part, pour remercier Hachem pour la pluie et, d’autre part, pour expier sa faute consistant à avoir prié pour que la pluie s’arrête (ce qui pourrait être considérée comme une forme d’ingratitude).
Ce récit constitue une référence fort significative de Foi en la force du Tsadik et au poids de ses prières. C’est l’exemple par excellence de la mise en application du principe « Le Juste décrète et Hachem accomplit ». Nos Sages rapportent également que ‘Honi Hamaâgual avait deux petits-fils, Abba ‘Hilkiya et ‘Hanane Hanè’hba qui avaient également, à l’instar de leur grand-père, prié pour la pluie et leurs prières avaient été exaucées.
La tombe de ‘Honi Haméâguel est accessible au public et se situe dans le Nord d’Israël, à ‘Hatsor Haguelilit.
Yokheved Levy