Né en 1724 à Jérusalem, il était descendant de Rabbi Avraham Azoulay, l’un de Sages de Castille expulsé d’Espagne en 1492. La famille s’était d’abord installée à Fès (Maroc) avant de monter en Erets Israël vers 1620 où elle fut considérée comme l’une des familles les plus respectables.
La mère du ‘Hida était issue d’une famille ashkénaze, elle était la fille du kabbaliste, Rav Yossef Bialer qui était venu s’installer à Jérusalem avec le groupe du Rabbi Yéhouda Ha’hassid.
Doté de qualités exceptionnelles, le jeune garçon étudiait sans répit avec assiduité, bien qu’il était faible de nature. Sa mère décéda alors qu’il n’avait que huit ans, ce qui le fit mûrir prématurément. Il étudia au Beth Hamidrach « Bet Yaacov », institution de laquelle était issue la majorité des érudits de Jérusalem.
A 12 ans, il rédigea quelques Responsa en matière d’Halakha. En outre, son brillant talent d’orateur se fit connaître à travers ses Drachot édifiantes.
Le ‘Hida étudia auprès de Rabbi Yona Navon, Rabbi ‘Haïm Benattar et du kabbaliste Rabbi Chalom Charabi (le Rachach).
Le ‘Hida avait été désigné (par tirage au sort) comme délégué chargé de voyager de pays en pays pour récolter des fonds pour la Yéchiva de ‘Hévron. Au cours de ses nombreuses pérégrinations, le ‘Hida se rendit entre autres, en Egypte, en Italie, en Angleterre, en France…
Lors de son passage à Avignon (‘Hanouka 1756), le Rhône était en crue et l’inondation prenait des proportions alarmantes. Des maisons s’effondraient et le niveau d’eau parvenait jusqu’au quartier juif situé en hauteur. Le ‘Hida, voyant « la mort devant les yeux », organisa des prières avec les membres de la communauté et la pluie cessa.
De retour à Jérusalem, faisant état de disputes internes dans la communauté auxquelles il ne voulut pas être mêlé, il décida de s’installer en Egypte et accepte la fonction du Grand Rabbin du Caire.
Lors d’un autre voyage en France datant de 1774, il fut reçu à Paris par Mr Fabre, directeur de l’académie des Sciences. Ce dernier, impressionné par le savoir du ‘Hida le présenta à la cour de Louis XVI.
Arrivé à la cour, tous furent impressionnés par la prestance du Tsadik, son visage rayonnant empreint de noblesse et ses vêtements de style oriental qui se démarquaient du style occidental.
On accorda alors au ‘Hida le privilège de passer deux heures par jour à la bibliothèque du Château, d’y emprunter des manuscrits datant de l’Inquisition… aucun Juif n’avait joui d’une telle faveur. Cet accès à la bibliothèque royale lui permettra d’écrire son fameux « Chem Haguedolim »
Déjà de son vivant, le ‘Hida acquit une réputation d’un personnage hors du commun, d’une sainteté suprême. Outre ses écrits admirables qui lui valurent une grande réputation, c’était un homme complet qui combinait en lui des vertus que l’on trouve rarement réunies en une seule personne. Son éminente sagesse, ses connaissances approfondies et sa prestance impressionnaient les souverains et les grands des nations. Mais sa qualité la plus remarquable était l’humilité. Citons un extrait de ses écrits qui la mettent en exergue : « Moi le plus petit des habitants de Jérusalem… et, à Amsterdam, D.ieu me fit trouver grâce aux yeux des ministres et des députés, moi le plus petit d’entre mes frères… j’adresse des louanges au Saint Béni Soit-Il qui a fait grandir mon nom alors que je suis dépourvu de tout talent »
Son corps fut transporté et inhumé en Israël en 1960. Lorsqu’à la douane, il fut demandé d’ouvrir le cercueil… quelle ne fut la surprise des témoins de constater… que le corps du Tsadik était intact et n’avait pas subi la moindre décomposition.
Yokheved Levy