Après que le président polonais Andrej Duda ait l’intention de valider la loi sur la Shoah
Les relations israélo-polonaises traversent la pire crise de leur jeune histoire
On s’y attendait. Mardi matin, dans une intervention à la radio, Andrej Duda a annoncé qu’il avait l’intention de donner son aval présidentiel à la loi très controversée niant tout lien entre le peuple polonais et la Shoah. Depuis le vote par le Sénat la semaine dernière de cette loi, la tension avait nettement grimpé entre israéliens et polonais et cette ratification pourrait donc accentuer la crise entre les deux pays qui pourtant, jusqu’à présent, entretenaient des relations diplomatiques très chaleureuses. Durant cette intervention, le président polonais a souligné que, parallèlement à cette intention, il avait sollicité l’expertise du Conseil constitutionnel polonais afin que celui-ci vérifie si elle est conforme aux lois fondamentales, et en particulier à celle qui garantit la liberté d’expression. Pour le président Duda, il s’agit là d’une solution de compromis qui préserve les intérêts de la Pologne tout en voulant rester fidèle à ce qu’il a appelé la « Vérité historique ».
Dès dimanche, les Israéliens ont reporté la visite en Israël du conseiller polonais à la Sécurité nationale. Et ce lundi, la Pologne a décidé d’annuler une visite que devait effectuer le ministre de l’Education nationale israélienne Naftali Benett. Motif : ce dernier a rappelé le rôle dramatique joué par de nombreux polonais dans l’assassinat de Juifs polonais durant la Shoah. Loin de s’offusquer de cette réaction, Naftali Benett a déclaré que c’était pour lui un honneur d’apprendre que le gouvernement polonais avait annulé sa visite : « Le sang de nos frères juifs crie et aucune loi ne pourra l’arrêter », a dit Benett. A ce propos, Binyamin Nétanyaou a affirmé qu’Israël attendait de la communauté internationale et de la Pologne en particulier de raconter la vérité sur la Shoah. Quant à son homologue polonais Mathéus Moraveïski, il a déploré cette situation et a affirmé qu’elle était le résultat d’un regrettable malentendu.
D.H.