Le sang d’Aliza Bin-Noun n’a fait qu’un tour à la lecture du quotidien de gauche Libération – habituellement modéré s’agissant du conflit proche-oriental –, après le discours de Donald Trump sur le statut de Jérusalem. L’ambassadrice d’Israël à Paris a adressé un courrier au directeur du journal, Laurent Joffrin, réaction exceptionnelle de la part d’un membre du corps diplomatique. L’ambassadrice d’Israël a indiqué dans sa lettre que son gouvernement ne souhaitait en aucun cas « négocier avec D.ieu et les saints », contrairement à ce que le destinataire de la missive avait insinué dans un éditorial au vitriole contre l’Etat juif, mais « avec un partenaire palestinien qui cesserait de remettre en cause l’Histoire et accepterait de négocier avec nous directement, franchement et sans condition préalable ». Aliza Bin-Noun a remarqué également que Laurent Joffrin avait indirectement nié le caractère juif de la ville sainte, s’inscrivant dans une logique révisionniste.
La même semaine, Libération a publié une manchette de une violemment anti-israélienne, avec une photo montrant une soldate de Tsahal près d’un vieil homme palestinien sans défense, assortie d’un titre à l’emporte-pièce : « Jérusalem au bord du gouffre ». Devant les protestations des milieux communautaires, la directrice-adjointe du quotidien, Alexandra Schwartzbrod, s’est exprimée sur la chaîne d’information israélienne en français i24News. « Nous ne voulions pas résumer une journée, un week-end ou même un mois, a-t-elle plaidé. Nous soulignions le risque d’embrasement terrible qui menace la région toute entière (…). En prenant une décision unilatérale, Donald Trump a mis le feu aux poudres ». La journaliste a aussi prétendu, sans rire, que la présence d’un vieillard sur le cliché incriminé, baissant l’arme de la militaire, était « une image apaisante ».
Axel Gantz