Jusqu’en 1990, Bné-Brak, l’une des plus grandes agglomérations orthodoxes d’Israël, n’avait pas d’hôpital pour desservir sa population de presque 100 000 habitants. Aussi, quand le Dr. Moshé Rothschild, pédiatre et mohel originaire de Suisse, a décidé d’en fonder un au cœur de la ville ‘harédite, il a vite compris la révolution que cela signifierait pour les Juifs religieux de tout le pays. Le projet reçoit le soutien des Grands de la génération, dont celui du Rav Chakh et du Baba Salé.
A la création de l’institution, l’hôpital est appelé du nom du principal donateur, le philanthrope Reb Yéhoshua Frischwasser (« source » en allemand) : Mayanei Hayeshua signifiant littéralement « Source du Salut ».
Depuis, le Centre Médical Maayané Hayéchoua (MYMC) a pour mission de fournir des services hospitaliers de pointe selon l’observance stricte de la Halakha, le respect du caractère sacré de la vie et de la dignité humaine en tant que valeurs suprêmes. Il combine ainsi médecine moderne, technologie de pointe et respect de la Loi juive. Il fonctionne sous la direction de cinq autorités rabbiniques : les Géonim Kanievsky, Karlitz, Zilberstein, Klein et Rosenberg. C’est pour cela que le Rav Yéhouda Leib Steinmann zatsal, y a été hospitalisé.
D’un hôpital qui était principalement une maternité à ses débuts, Maayané Hayéchoua comprend aujourd’hui 15 départements (urgences spécialisées et pédiatriques, maternité, médecine interne, soins intensifs, gastro-entérologie, dialyse, obstétrique et gynécologie, soins néonatals, pédiatrie et cardiologie) et 45 cliniques externes (néphrologie, santé mentale, diabète, ORL, médecine nucléaire, neurologie, chirurgie orthopédique, urogynécologie, fertilité masculine et rhumatologie), et se classe troisième en Israël en nombre de naissances par an, avec un taux de croissance annuel d’environ 10%. Il emploie une équipe de 1 000 professionnels hautement qualifiés, dont 200 médecins, 350 soignants et 100 paramédicaux, sans compter les nombreux bénévoles qui fournissent un large éventail de service, jour et nuit.
Au fil des ans, le centre médical public a grandi et s’est développé. Ces cinq dernières années, il a triplé son champ d’activité, ce qui constitue un exploit sans précédent parmi les hôpitaux israéliens. Maayané Hayéchoua dessert ainsi actuellement plus de 200 000 malades par an, effectue 6 000 opérations, 13 000 accouchements obstétricaux, 62 000 interventions d’urgence.
20 000 nouveaux mètres carrés ont été inaugurés début 2017. Ils abritent l’unité de psychiatrie, qui fonctionne sous la direction des Gédolei Israël. L’un de ses principaux objectifs est de sensibiliser le public à la santé mentale, réduire la stigmatisation et les préjugés qui empêchent les personnes de demander de l’aide. La récente aile du MYMC compte également un département de néphrologie, de dialyse, de pédiatrie et une troisième maternité. Enfin, des nouveaux centres de cardiologie et de gériatrie devraient ouvrir prochainement. Aujourd’hui, l’hôpital est dirigé par le fils du fondateur, le Rav Shlomo Rothschild.
Noémie Grynberg