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9 Adar II 5784‎ | 19 mars 2024

L’histoire de la semaine – Une cacophonie bénie

Sais-tu ce qu’est un euphémisme ? Selon mon bon vieux compagnon Larousse, il s’agit d’une « atténuation dans l’expression de certaines idées ou de certains faits dont la crudité aurait quelque chose de brutal ou de déplaisant. ». Fin de citation. Bon, je te l’accorde. Comme à chaque fois que tu prends la peine de consulter un dictionnaire, tu t’aperçois que la définition est encore plus compliquée que le terme même. Alors rien de mieux qu’un petit exemple terre-à-terre pour mieux te l’expliquer.

Si tu veux raconter à tes copines que ta grand-tante âgée de quatre-vingt-trois ans est venue passer Souccot chez vous, lanceras-tu à la ronde un : « Ma vieille Tata Gertrude était chez nous pour les fêtes » ? Bien sûr que non ! Ça serait terriblement vexant pour elle. (D’ailleurs, si elle t’entendait la décrire ainsi, je ne suis pas sûre qu’elle t’offrirait cette enveloppe bien gonflée à chacun de tes anniversaires.) Que diras-tu à la place ? Quelque chose dans le genre : « Ma chère Tata Gertrude, qui est une personne d’un âge respectable, nous a honorés de sa présence pendant Souccot. » Et sans même t’en rendre compte, tu auras fait ton premier euphémisme.

Mais pourquoi est-ce que je t’inflige ce mini-cours de français à peine sorti(e) des vacances de Souccot ? Eh bien parce que dans la paracha de cette semaine, il se trouve que la Torah emploie l’euphémisme que voici : « Celui qui verse le sang de l’homme, par l’homme son sang sera versé car l’homme a été fait à l’image de Dieu. » (Béréchit, 9, 6) Verser le sang ? Ne trouves-tu pas cela un peu trop poétique pour décrire l’acte monstrueux qu’est le meurtre ?

Rassure-toi, la Torah ne veut en aucun cas atténuer la gravité de ce péché capital. Bien au contraire, elle veut nous enseigner qu’il n’est pas nécessaire de causer la mort de quelqu’un pour s’appeler meurtrier. Car il suffit de faire honte à son prochain pour écoper d’une telle appellation. Sais-tu pourquoi ? Comme le soulignent nos sages, quand une personne éprouve de la honte, son visage se vide de son sang pour devenir livide. Ce qui représente déjà une certaine forme de meurtre. Et c’est la raison pour laquelle la Torah juge bon d’employer l’euphémisme « verser le sang » pour décrire le meurtre.

Je suis sûre que tu connais des dizaines de récits prouvant à quel point nos ancêtres veillaient à ne pas enfreindre l’interdit gravissime d’humilier son prochain. À commencer par l’histoire de Ra’hel Iménou qui renonça à son fiancé pour éviter d’humilier sa sœur Léa. À continuer avec l’incident de Tamar qui préféra se jeter dans une fournaise plutôt que de faire honte à Yéhouda. Et à terminer par le récit de Mar Oukva et son épouse qui se cachèrent dans un four brûlant pour ne pas être surpris par un pauvre à qui ils venaient de faire de la charité. Voici une histoire un peu moins connue (et un peu plus récente) qui illustre cette même idée.

*              *              *

Chloïmi Weinstock* aurait dû flotter sur un nuage de bonheur. Après de longs mois d’attente, il avait enfin trouvé la perle rare : une jeune fille issue d’une famille respectable et dotée de toutes les qualités qu’il avait toujours rêvé de trouver chez sa future femme. Mais si tu l’avais croisé deux semaines avant son mariage, son visage t’aurait davantage fait penser à celui d’un condamné à ses dernières heures.

Pourquoi notre ‘hatan semblait-il si profondément accablé ? C’est exactement la question qui traversa l’esprit du Rav Yé’hezkel Shraga Halberstam zatsal, le Rabbi de Shinov, lorsque le jeune homme vint le consulter.

— Rabbi ! s’écria Chloïmi, les épaules secouées par des sanglots incontrôlables. J’ai un grave problème. Je souhaite de toutes mes forces étudier la Torah mais mon esprit est impénétrable. Mon père a loué les services d’un répétiteur privé pour m’aider à progresser, mais je ne retiens strictement rien de ce qu’il m’enseigne. Pire encore, malgré mon âge, je lis encore l’hébreu très difficilement.

— Sache que le mérite qui t’attend est immense, tenta de le consoler le saint homme. Chacun des efforts que tu entreprends te vaudra une récompense incommensurable.

— Là n’est pas le problème, poursuivit le ‘hatan. Mon véritable souci, c’est que dans une semaine, comme le veut la coutume le Chabbat précédant le mariage, je vais monter à la Torah et lire la Haftara. Or mon beau-père ainsi que tous mes beaux-frères seront présents pour l’événement. Quelle sera leur réaction quand ils s’apercevront que leur futur gendre et beau-frère n’est même pas capable de réciter les bénédictions sur la Torah sans trébucher sur les mots ?! L’humiliation que je vais ressentir sera insupportable. Et qui sait, en découvrant mon ignorance, ils seront peut-être tentés de rompre nos fiançailles. Oh Rabbi ! Qu’adviendra-t-il de moi ? Suis-je voué à rester éternellement célibataire ?

— Ne t’inquiète pas, mon enfant, lui dit Rav Halberstam d’une voix douce. Je serai présent à la synagogue quand tu monteras à la Torah et avec l’aide de D.ieu, tout se passera bien.

Le Chabbat suivant, le Rabbi de Shinov tint sa promesse. Il se présenta à la synagogue où avait lieu le Aufrouf (montée à la Torah du ‘hatan  en yiddish) de Chloïmi Weinstock et alla même jusqu’à escorter le futur marié jusqu’à sa place.

Quand le moment tant redouté pour l’un et tant attendu pour les autres arriva, le ‘hatan se présenta à la bima pour y réciter la septième bénédiction suivie de la Haftara. Très fier de son futur gendre qui était semble-t-il dans les bonnes grâces du Rav Halberstam, le père de la fiancée était bien décidé à ne pas manquer une seule lettre de la lecture magistrale. Mais à peine Chloïmi Weinstock eut entonné le traditionnel « Barékhou », que le Rabbi de Shinov se mit à marteler la table de ses poings ainsi qu’à taper du pied par terre. Exactement comme le font les amis du marié lorsque celui-ci entame un discours.

Bien sûr, la cacophonie fut telle que personne dans l’audience ne prêta attention aux innombrables bégaiements du ‘hatan. Et c’est ainsi que Rav Yé’hezkel Shraga Halberstam sauva notre pauvre ‘hatan d’une humiliation certaine.

Au risque même de passer pour un trublion…

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