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19 Adar II 5784‎ | 29 mars 2024

Lorsque l’on est froum, on peut encourager l’innovation et bannir le Smartphone

A moins de 40 ans Jérémie Berrebi, est l’un des experts français les plus sollicités en matière de numérique et d’innovation. Actionnaire direct et indirect de plus de 300 startups, proche d’Emmanuel Macron, associé de Xavier Niel, intime de Mounir Mahjoubi (secrétaire d’État au numérique), cet homme d’affaires pressé est aussi, ou avant tout un père de famille très nombreuse, Talmid ‘hakham qui consacre chaque jour plusieurs heures au Limoud Torah. Au cours de cet entretien exclusif à Haguesher, il détaille les grands carrefours de sa vie, exprime son admiration pour le monde de la Torah et met en garde contre certains dangers flagrants du « progrès », comme le Smartphone. Rencontre passionnante.

 

Haguesher : Jérémie Berrebi, alors que vous n’avez pas encore 40 ans, le parcours de votre vie est plutôt atypique : journaliste à 16 ans, responsable des forums francophones de dialogue à CNN alors que vous avez 17 ans, expert d’Internet alors que la Toile existe à peine, conférencier devant des ministres européens, députés et sénateurs, à 21 ans, cofondateur de plus d’une dizaine d’entreprises comme Leetchi, iAdvize, cofondateur de Kima Ventures avec Xavier Niel, conseil de la 2e fortune de Russie et l’un des conseillers d’Emmanuel Macron depuis des années ! Voilà un CV déjà impressionnant. Mais lorsque l’on y rajoute que vous êtes un juif scrupuleusement pratiquant qui passe la moitié de son temps (au moins) plongé dans le Limoud, cela devient tout à fait exceptionnel. Alors une première question : dans tout parcours hors normes il y a des carrefours majeurs. Quels ont été, Jérémie Berrebi, vos principaux carrefours ?

– Le premier carrefour marquant de mon existence a été ma rencontre avec Jean Guetta : j’étais alors encore lycéen à l’école Maïmonide, après avoir effectué la majeure partie de ma scolarité à Ohr Yossef. Je venais d’une famille parisienne du 19e, traditionaliste, qui s’est rapprochée de la pratique des mitsvot. Je lisais énormément et sur beaucoup de sujets : jusqu’à un livre par jour… A la fin de ma seconde, en 1994, alors que je n’avais que 16 ans et que j’étais déjà « addict » à l’informatique, je découvre internet qui n’en était qu’à ses balbutiements. Très vite, j’ai été remarqué sur la Toile et on m’a proposé de devenir journaliste informatique puis responsable de forum de discussions pour des magazines informatiques. Le soir même de l’assassinat de Rabin, en 1995, CNN m’a demandé de gérer ses forums de discussion sur le Net. J’ai accepté. C’était incroyable à mon âge ! C’était l’essentiel de mon activité en première et en terminale. C’est dire si le lycée était alors, pour moi, d’un intérêt très limité. Je rendais fou les profs de Maïmo mais mes parents m’ont toujours encouragé et soutenu pour faire ce que je pensais être bien. Le carrefour dont je vous parle s’est produit en avril 1996 alors que j’étais en terminale. La direction de Maïmo avait eu l’idée de nous faire rencontrer des parents d’élèves qui avaient réussi leur carrière. C’était une sorte d’atelier d’orientation. Alors que je trouvais l’idée excellente, plusieurs de mes camarades immatures avaient jugé que ce n’était pas particulièrement intéressant et ils m’avaient poussé à ne pas y participer. Nous étions donc montés dans le métro à Boulogne pour rentrer chez nous, lorsqu’il s’est passé quelque chose de spécial : c’était comme si j’avais été happé hors de la rame par une main invisible juste avant que les portes ne se ferment. Comme si Hachem me poussait dehors. J’ai dit à mes copains que j’allais finalement me rendre à cette rencontre proposée par l’Ecole. Je suis arrivé et j’ai tout de suite remarqué parmi les parents d’élèves, Ruth Elkrief. Bien sûr, en tant que jeune journaliste, je ne pouvais pas ne pas l’aborder ! Elle m’a suggéré de faire Sciences Po car « tous les journalistes font sciences po ». J’avoue ne pas avoir suivi son conseil car pour moi « tous les » ne signifiait rien ! Jean Guetta est arrivé un peu en retard. A l’époque, il était déjà célèbre dans le monde de l’informatique. Il venait de vendre sa société Saari très connue au groupe Sage et il avait croisé le gratin dans ce domaine : des gens tels que Steve Jobs et Bill Gates. Je lui ai raconté ce que je faisais. Il était stupéfait : « Viens me voir vendredi chez moi et même si tu as cours », m’a-t-il dit. Et ça, ça m’a plu ! Mais ce qui m’a le plus plu c’est qu’il était froum. Enfin je rencontrais un homme de ce niveau professionnel qui était chomer mitsvot ! Il m’a parlé du monde des entrepreneurs puis, proposé d’organiser une formation professionnelle en informatique pour des PDG de grandes entreprises. C’était deux semaines avant mon bac et j’avais 18 ans (j’étais aussi en train d’écrire un livre le même mois dont j’ai rendu la copie 3 jours avant mon bac). J’ai tout de même accepté. C’est ainsi qu’il est devenu mon mentor et mon ami, avant de devenir mon associé. C’est lui qui m’a vraiment fait entrer dans le monde de l’entreprenariat (même si mon père a aussi toujours été entrepreneur mais pas dans la High-Tech). C’est lui qui m’a montré comment l’on pouvait être 100 % religieux tout en menant une carrière professionnelle intense. J’ai par la suite remarqué que mes interlocuteurs étaient toujours très respectueux et même admiratifs de voir que je ne renonçais en rien à mes convictions religieuses. Cela les impressionnait et impressionne toujours. Au passage j’ai eu mon bac, au rattrapage… En 1997, j’ai fondé avec Jean, ma première boîte. Mais en même temps je voulais plus étudier et je cherchais un rav qui puisse me convenir. Cela a pris du temps, mais je l’ai trouvé en la personne de Mr Elie Elkouby ; un homme très discret qui venait donner des cours dans ma « boîte ». Cela a été ma seconde rencontre-clé : c’est avec lui que j’ai commencé à étudier en profondeur la guemara et le Moussar. Mr Elkouby qui était entre autres, un disciple de Rabbi Moché Shapira zatsal, avait une formidable capacité de rendre tout sujet de Torah, beau et passionnant. Il était ouvert d’esprit, entier avec lui-même, et respirait l’intégrité et la droiture. Nous avons étudié ensemble, chaque semaine puis par la suite, j’ai étudié avec le rav Daniel Gabison chaque jour, plusieurs heures par jour. Et d’année en année, parallèlement au développement de ma carrière professionnelle j’ai consacré de plus en plus de temps au Limoud.

– Nous arrivons au troisième carrefour majeur ?     

– C’est exact. En 2004, j’étais marié, nous avions deux enfants. J’ai vendu le même jour mon entreprise et notre appartement et nous avons décidé immédiatement de nous installer en Israël. C’était de toute façon un projet de longue date. Nous voulions y aller dès que cela serait possible. Au début, nous nous sommes ‘posés’ à Raanana qui nous avait assez séduit car il y avait le Collel francophone du rav Fitoussi et donc j’ai pu continuer à étudier en augmentant le rythme par rapport à la France. Cela a duré 3 ans jusqu’à ce que nous assistions presque par hasard à la parade de Pourim de Raanana. Nous avons été choqués par ce que nous avons vu là-bas. Pour moi, il était clair que la vie en Erets Israël devait s’accompagner d’une progression spirituelle et pas d’une régression et là j’avais peur pour mes enfants. Et c’est ainsi que nous nous sommes installés, à Bné Brak. Et nous avons trouvé ici le bonheur : celui d’un chabbat authentique, d’un Limoud de très haut niveau ; celui de vivre pleinement notre judaïsme, de pouvoir continuer à étudier tout en poursuivant une carrière professionnelle qui, elle aussi, s’est enrichie. A partir d’Israël, on peut rayonner à travers le monde. C’est ainsi que j’ai pu investir dans 26 pays ce que je n’aurais certainement pas fait si j’étais resté en France où l’on est plus replié sur soi.

  • Où se situe votre relation avec Xavier Niel, l’un des hommes les plus riches de France ?

– J’ai connu Xavier Niel en 1999. Nous avons eu l’occasion d’être associés dans une même société et de nous faire escroquer ensemble, ce qui crée des liens. Nous sommes devenus amis et en contact permanent. Et lorsque j’ai fait mon alya en 2004, il m’a proposé de commercialiser la Freebox en Israël. Je me suis retrouvé confronté à un problème d’Halakha : peut-on être le vecteur de commercialisation d’un appareil qui encourage à la consommation « télévisuelle » et j’ai dû à ce moment-là rencontrer le Gadol Rav Yehouda Shapira zatsal pour savoir comment m’y prendre. Finalement, le ministère israélien des télécommunications a résolu mon dilemme en bloquant le projet… En 2010, nous avons décidé, avec Xavier, de monter un fonds d’investissement (au départ de dix millions d’euros, puis de 40) qui devait investir dans 100 sociétés en deux ans soit une par semaine. C’était un véritable défi que j’ai dirigé pendant 5 ans. Notez qu’aujourd’hui, je reste associé à Xavier Niel mais je n’ai plus de relations directes avec lui. Un monde nous sépare sur beaucoup de sujets. J’ai ensuite assisté la 2e fortune de Russie, Mikhail Fridman dans ses investissements High Tech ainsi que nombre de grands groupes et investisseurs.

– Jérémie Berrebi, après avoir parlé de votre carrière, de votre Limoud, une question importante : comment parvenez-vous, au jour le jour à concilier le monde de la Torah et celui d’une carrière de très haut niveau ?

Pour moi le monde du Business, c’est aussi le monde où je vis mon judaïsme. Je le vis à la fois au Bet Hamidrach et dans mon travail. J’étudie les lois de ‘Hoshen Michpat qui renferme les halakhot sociales, de relations professionnelles : le règlement de salaires en son temps, l’interdit de mentir, de tricher. Le véritable problème, c’est de croire que le judaïsme est uniquement la casherout, chabbat, les fêtes et donc les relations « Ben Adam Lamakom ». Or le judaïsme c’est également un formidable système social via ses lois de « Ben Adam Lé’havéro ». La Paracha qui suit Matan Torah (dans Yitro) est la Paracha Michpatim. Cela veut dire que pour moi, on ne peut pas porter la kippa… et bosser dans le Forex ou les fausses assurances. On ne peut pas faire min’ha ou mettre ses tefilines et… arnaquer de pauvres gens quelles que soient leurs origines. Mon judaïsme est entier : il rassemble les deux parties, ma relation avec Hachem et ma relation avec les hommes. Et c’est un judaïsme de cohérence. Hier soir, j’ai dîné chez l’ambassadrice de France en Israël. J’avais mon repas « casher Mehadrin » comme d’habitude et j’ai même fait un dvar torah tout en prenant soin de ne pas m’asseoir entre deux femmes parce que la halakha ne le permet pas ! Nous étions, récemment, en réunion avec Mounir Mahjoubi le secrétaire d’État au numérique à Tel Aviv (j’ai organisé sa visite ici). L’heure de Min’ha est arrivée. J’avais pris soin de repérer la synagogue la plus proche à l’avance. Je me suis discrètement éclipsé et je suis allé faire min’ha en embarquant un ami avec moi ! Je ne me contente pas d’étudier, je pratique mon judaïsme, à chaque instant. Et je suis persuadé que la Techouva la plus urgente, c’est dans nos affaires qu’on doit la faire et pour cela, il faut en étudier les lois. Etudier tous les jours, jours et nuits.

– Vous avez donc trouvé cet équilibre. Mais souvent il semble que l’on se focalise uniquement sur le Limoud Torah au risque de délaisser d’autres aspects. Pourquoi ?

– Sachez d’emblée qu’à Bné Brak, il y a environ 50 % de gens qui étudient à plein temps et 50 % des gens qui se partagent entre le Limoud et un emploi. Mais il faut bien comprendre qu’Israël n’est toujours pas un vrai État juif, pas un pays religieux même avec les dispenses de service militaire. Les lois ne dépendent pas de la Torah. La culture n’est pas une culture juive. Certes, c’est sans doute mieux qu’au moment de la création de l’Etat d’Israël. Mais maintenant il faut que ce judaïsme se répande au sein de toutes les couches de la population juive israélienne qui ne connaît quasiment rien aux mitsvot, à la Torah, au Limoud. C’est pourquoi nous avons besoin de ces « centrales nucléaires » que sont nos yéchivot et collelim, des centrales qui vont produire énormément de Torah avant de la diffuser. Pour construire ces centrales nucléaires spirituelles, il faut des maîtres qui seront des génies de la Torah. Certains voient un aboutissement à obtenir un diplôme d’Harvard ou de Cambridge. Nous, nous aspirons à devenir et à avoir des enfants talmidé hakhamim dans nos centres de Torah. Aujourd’hui, mon fils étudie à plein temps et n’étudie aucune matière profane et c’est ma plus grande fierté, bien plus que mon parcours professionnel. Je conseille à tous les parents de donner ce genre d’éducation à leurs enfants. Une amie qui bossait chez Oracle, ne venant pas d’une famille orthodoxe, m’a annoncé que son fils de 15 ans avait rejoint l’année dernière une Yechiva ici. Elle m’a dit, il y a quelques jours, qu’il était très épanoui et qu’il leur donnait beaucoup de na’hat. Peu de parents d’olim français peuvent en dire de même sur leurs enfants.

– Mais Jérémie, votre fils peut, peut-être, grâce à vous qui avez réussi professionnellement, se le permettre. Mais qu’en est-il de ceux qui n’ont pas des parents avec des moyens financiers importants ?

– L’idéal est d’étudier le plus longtemps possible et surtout ne jamais abandonner l’étude même lorsque l’on travaille. Mais ceux qui étudient doivent d’abord devenir des forces de l’étude de la Torah, s’imprégner de la sagesse du Limoud de la Guemara et ensuite, grâce à cette sagesse spirituelle acquise sur les bancs de la yéchiva ou du collel, ils seront capables de s’intégrer n’importe où. Il faut qu’un Juif ait une « parnassa ». C’est une obligation. C’est le rav Yehouda Shapira zatsal qui me le disait. Etre Avrekh d’un Collel, c’est avoir une Parnassa. Etre enseignant d’un Talmud Torah aussi mais il existe aussi des programmes de très haut niveau en Kodech mais qui incluent aussi du ‘Hol. L’un que je soutiens s’appelle Avratech. Les avrékhim de ce programme étudient la Torah le matin, et l’après-midi, ils reçoivent une formation poussée en informatique et gèrent ensuite de gros clients. Ce sont en fait des rabbanim avec de grandes barbes et développeurs informatiques ! Ce programme a été conçu par le rav David Leybel. Je le répète, les ‘Harédim ne disent pas : « 100 % de notre vie doit être consacrée au Limoud mais 100 % de notre vie doit tourner autour du Limoud autant que possible. » A des âges différents, ceux qui le veulent pénètrent sur le marché du travail dans une multitude de métiers. Mais ils travailleront alors en sachant pertinemment que la « parnassa » n’est qu’un moyen et non pas un objectif de vie.

– Ce qui signifie, que tout le monde ne pourra pas étudier tout le temps ?

– Evidemment et ce n’est déjà pas le cas : chaque société a besoin de pompiers, de policiers, de médecins, de développeurs, de vendeurs, de boulangers, de sofrim, d’enseignants et de rabbanim qui sont des érudits de la Torah. Mais les meilleurs avrékhim qui sortent sur le marché du travail le font quand ils n’ont pas d’autres options et sans trahir leur temps d’étude.

– Justement, comment peut-on exiger d’un père qui est avrékh et qui veut marier sa fille de payer un appartement au jeune couple ?

– Tout d’abord, nous sommes le peuple d’Hachem. Avec une vraie Emouna, nous voyons des miracles très particuliers. Je prie chaque matin à la grande synagogue de Bné Brak avec 400 avrékhim et régulièrement ceux qui prient avec moi me relatent comment, par miracle, ils ont pu acheter un appartement à leur fille qui se mariait, ou s’acheter un nouveau mazgan. Il faudrait écrire des livres sur ces miracles.

– Et pourtant, il est connu qu’il ne faut pas compter sur des miracles pour vivre !

– Evidemment, et dans l’absolu c’est ce qui se passe. Il n’y a pas d’obligation et tout le monde ne le fait pas. Le rav Steinmann soutient par exemple une association qui organisent des chidoukhim sans appartement à la clé. Plus de 8 000 familles sont inscrites déjà. De plus dans le monde séfarade, il n’y a pas cette coutume-là.
Mais permettez-moi une dernière précision : la grande majorité des gens qui ont besoin d’aide en général dans le monde orthodoxe, ne sont pas des avrékhim standard qui s’en sortent en général très bien entre leur bourse d’étude et le salaire de leur femme. Ce sont plutôt ceux qui ont été frappés par des problèmes de santé ou par des coups durs familiaux et là le monde ‘harédi possède les structures pour les aider. Mes amis qui ont les plus gros problèmes de parnassa aujourd’hui ne sont pas mes amis avrékhim et d’ailleurs pas orthodoxes.

– Très bien. Mais Jérémie, vous n’êtes pas schizophrène : vous vivez à la fois dans le monde de la Torah et dans celui de l’Innovation. Comment se comportera le monde ‘harédi dans les années à venir face aux développements technologiques incessants. Comment se comportera-t-il lorsque le smartphone sera encore plus omniprésent qu’il ne l’est aujourd’hui ?

  • Mais le Juif doit être focalisé sur le Limoud Torah. Pas sur Facebook, pas sur Netflix, pas sur Twitter ! Le Juif en général a besoin de prier, d’étudier, de manger et de passer du bon temps avec sa famille. Il n’a pas besoin de tous les gadgets électroniques qui ont envahi le monde soi-disant libre ! Je vais vous donner mon propre exemple qui est, je le pense assez significatif : je conseille Emmanuel Macron, des ministres français, de grands chefs d’entreprises et pourtant je n’ai pas de smartphone. A mon domicile, le wifi est hautement filtré et il ne dépasse pas le périmètre de mon bureau qui a une entrée indépendante. Je ne donne jamais mon numéro de portable et ceux qui veulent me contacter le font par mail. Et à certaines heures j’ouvre mon ordinateur. Je consulte mes mails et réponds quand je le veux. C’est tout. Il y a certaines fois des messages importants mais jamais rien d’urgent. Et au bout du compte, je reste maître de mon temps. C’est toute la différence et ma plus grande richesse.
  • Pourtant l’internet débutant que vous avez connu et pratiqué il y a 20 ans, n’est-ce pas d’une certaine manière, le smartphone d’aujourd’hui ?
  • Aucun rapport ! Il n’y avait pas à l’époque de réseaux sociaux. Si un jeune juif parisien qui a aujourd’hui 16 ans dispose d’un smartphone, il n’aura aucune chance de suivre le parcours que j’ai suivi. Vous savez pourquoi ? Parce que jamais il ne lira un livre par jour comme je pouvais le faire à l’époque ! Lorsque j’avais 16 ans, je me connectais 4 heures par… mois à Internet puis de plus en plus mais pas 24/24h. Quand on déjeunait avec des amis, on se regardait dans les yeux sans regarder d’écrans !
  • Mais si cet adolescent est sain d’esprit, s’il évolue dans un monde de Emet et de Torah, il pourra utiliser ce même smartphone que vous décriez pour suivre des chiourim en boucle, pour faire son daf yomi à toutes les heures du jour et de la nuit. Il y a dans le smartphone des défauts importants mais aussi des qualités indéniables pour persévérer dans le Limoud Torah. Pourquoi le rejeter ?
  • Je rejette ce que vous dites : personne n’est devenu plus cultivé, plus intelligent avec un Smartphone car le smartphone fait perdre du temps. On le consulte en moyenne 150 fois par jour. C’est une drogue. Je ne veux pas perdre du temps. Je veux maximaliser mon temps pour étudier et le smartphone contrarie cela. Et d’ailleurs ce n’est pas parce que je suis ‘harédi que je parle ainsi. Steve Jobs ne donnait pas de smartphone ni tablettes à ses enfants. Aujourd’hui, dans la Silicon Valley aux Etats-Unis le sport le plus répandu des ingénieurs est… la méditation. Ils déposent leurs portables à l’entrée et se déconnectent de tout leur environnement. Pourquoi ? Parce qu’ils n’en peuvent plus ! Il faut faire la différence : internet peut offrir un accès au savoir. Le smartphone est un cauchemar qui vous emprisonne et vous fait perdre votre temps. Si vous avez découvert la Torah grâce à Internet, déconnectez-vous ensuite. Il y en a plein en dehors. Si vous voulez écoutez des Chiourim, achetez un petit lecteur MP3 comme tous les orthodoxes et chargez-y des cours à écouter déconnecté. Notez qu’Emmanuel Macron fait voter une loi pour interdire les smartphones dans les collèges de France.
  • Vous me disiez que votre internet est puissamment filtré. Mais cela n’entrave pas votre connexion avec les professionnels du numérique et de l’innovation avec lesquels vous travaillez ?
  • Absolument pas. Aujourd’hui, les filtres sont très performants et adaptés à chaque métier comme celui que j’utilise, netfree.link, qui est exceptionnel. Et il y a l’association francophone Mivtsar que je soutiens, qui aide à choisir le filtre qui convient. Dans ces cas-là, l’internet est 100 % casher, validé par les Guedolim et il devient alors potentiellement utile s’il améliore sa vie professionnelle mais là encore, si on l’utilise le moins de temps possible. Je suis capable de faire en une heure sur internet ce que d’autres font en 10 heures.
  • Quel doit être selon vous le message central que doivent diffuser justement les Rabbanim par rapport à Internet ? « Oui, mais » ou « non, mais » ?

– Sans l’ombre d’un doute : les Rabbanim doivent dire non à l’Internet pour tous ceux qui n’en ont pas un besoin professionnel ou un besoin important et crucial. Mais même dans ce cas, il doit être absolument le plus filtré possible sinon il n’y a aucune permission.
– Et c’est l’un des conseillers en innovation du président de la République qui dit cela ! Impressionnant !

– Oui bien sûr, parce que chaque chose nouvelle doit être minutieusement évaluée et testée, afin de vérifier son utilité. Le principe doit être simple : ce n’est pas parce qu’une chose est nouvelle qu’elle est meilleure ! Si c’est vraiment utile et améliore significativement notre vie de juif, très bien. Sinon, on la laisse pour d’autres. Vous verrez, il n’y a pas grand-chose de si indispensable. Cela a été l’un des sujets de discussion du conseil technologique francophone de Bné Brak dont je fais partie et qui incluent des rabbanim comme le Rav Dreyfuss, Rav Samuel ou le rav Wasjman.

– Une dernière question : dans une conférence vous avez dit que, comme Xavier Niel, vous ne réfléchissiez pas longtemps avant de prendre des décisions, y compris lorsqu’elles sont importantes. Etes-vous un homme pressé ?

– Oui certainement. Je fais en sorte que chaque jour puisse être le plus beau de mes derniers jours. Cela signifie que je fais en sorte de ne pas gâcher une seule de mes journées, une seule de mes heures. Et d’ailleurs, je vais vous faire une confidence : j’ai hésité avant de consacrer une heure de mon temps à Haguesher, mais, après avoir pris conseil auprès de mes rabbanim, nous avons estimé que le jeu en valait la chandelle car j’avais plusieurs messages à faire passer. J’espère qu’ils porteront leurs fruits.

– Je le crois. Merci Jérémie Berrebi de nous avoir accordé cette heure précieuse et Chana Tova

– Chana Tova à tous

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