« Acte odieux », « stéréotypes antisémites » : les associations juives et antiracistes ont unanimement condamné l’agression du militant communautaire Roger Pinto, longuement séquestré, battu et détroussé dans la nuit du 7 au 8 septembre dans son pavillon de Livry-Gargan (Seine-Saint-Denis) en compagnie de son épouse Mireille et de son fils David. Haguesher a relaté le scénario dramatique de l’attaque dans son numéro précédent.
Parmi les réactions, on retiendra celle du Congrès juif européen qui a bien résumé la problématique : « Ces deux dernières années, depuis l’affaire de l’Hypercacher en janvier 2015, de nombreux Juifs français se sont sentis de moins en moins en sécurité et des milliers ont émigré ». Et le CJE d’appeler solennellement les pouvoirs publics à prendre des mesures plus fortes pour éradiquer « l’antisémitisme sociétal ».
L’agression a été commentée par le ministre de l’Intérieur, Gérard Collomb, dans des termes qui ont soulagé les dirigeants communautaires. « La motivation de cet acte lâche semble directement liée à la religion des victimes », a-t-il dit. Il est donc exclu que le parquet « oublie », comme dans le dossier judiciaire qui concerne l’assassinat de Sarah Attal-Halimi zal, le caractère antisémite de la séquestration.
« Onze ans après le meurtre d’Ilan Halimi, le fantasme du Juif riche continue de blesser ou de tuer », s’est indignée SOS Racisme.
Cette nouvelle affaire « démontre une fois de plus jusqu’où les stéréotypes antisémites peuvent conduire », a déploré la LICRA en annonçant qu’elle se constituerait partie civile aux côtés de la famille Pinto.
« Nous refusons cette insécurité qui nous touche sur fond de préjugés surannés », a proclamé Sacha Ghozlan, président de l’Union des étudiants juifs de France (UEJF), selon lequel les assaillants s’en sont pris « à l’un des fervents défenseurs des valeurs juives et républicaines ».