Selon le chef du Mossad israélien, Yossi Cohen, l’Iran serait en train de former un « Hezbollah bis » dans le sud de la Syrie, et « face à cela, le monde reste silencieux… ». La mission de cette nouvelle unité chiite serait de se déployer, lorsque l’occasion se présenterait, le long de la frontière israélo-syrienne sur le plateau du Golan, afin de créer un nouveau front anti-israélien. Au cours des dernières semaines, les services de Renseignements militaires israéliens ont remarqué le déplacement d’unités chiites vers cette région syrienne proche du territoire israélien. Il s’agirait selon eux d’un témoignage supplémentaire de la volonté farouche de Téhéran de s’implanter dans le sud de la Syrie à l’aide de son bras avancé, le Hezbollah ou des unités qui lui seraient affiliées. Cette révélation du chef du Mossad intervient quelques jours après que les groupes rebelles syriens anti-Assad ont affirmé qu’Israël leur fournissait une aide économique militaire et médicale. Selon les estimations des experts, l’objectif de cette collaboration entre rebelles syriens laïcs et Tsahal est de consolider les unités de ces rebelles, afin qu’elles puissent se déployer le long d’une bande de sécurité sur la frontière israélo-syrienne. Ce développement s’est produit alors que l’on apprenait le début imminent des travaux de construction d’une nouvelle barrière de sécurité, qui doit se dresser le long de cette frontière entre Israël et le Hezbollah. Au sein des forces de sécurité israéliennes, on redoute que ces travaux ne fassent grimper la tension dans cette zone. C’est la raison pour laquelle les forces onusiennes de la Finul ont été prévenues par Tsahal que toute atteinte au territoire israélien de la part du Hezbollah susciterait une très vive réaction. Côté israélien, on estime toutefois que le mouvement terroriste chiite n’a pas un intérêt immédiat à faire embraser la région. Le Hezbollah est encore massivement impliqué dans les combats en Syrie, aux côtés des forces pro-Assad, et sa préoccupation majeure n’est pas, pour l’instant, d’ouvrir un nouveau round de confrontation avec les Israéliens. Cependant, on craint à Jérusalem qu’un événement isolé survienne et provoque un pic de tension dramatique le long de cette frontière. Au sein des Renseignements militaires, on continue toutefois à considérer le Hezbollah – qui dispose de plusieurs dizaines de missiles pointés en direction d’Israël –comme un véritable défi stratégique pour l’Etat hébreu. Toutes ces menaces et cette tension expliquent la décision du ministère israélien de la Défense de restaurer plusieurs centaines d’abris dans les localités du Nord du pays. Une décision inédite qui concerne toutes les localités situées sur une « zone d’insécurité » de quelque 40 km de profondeur, à l’intérieur du territoire israélien.
Daniel Haïk