Lorsque le rav de Poniovitz rencontra le rav Its’hak Doumarshkin il fut impressionné par sa noblesse.
Le rav Doumarshkin connut une enfance difficile : orphelin de guerre, il fut caché pendant la Shoah dans la campagne et revint à Paris à l’âge de la Bar Mitsva, seul, sans famille. Courageusement, il se lia au rav Its’hak Schneerson, cousin du Rabbi, et grandit en s’épanouissant dans la chaleur de la Hassidout, prenant toujours soin d’être rigoureux envers lui et doux et gentil envers les autres. Il fut proche de la Yechiva de Brunoy et de la communauté Loubavitch auxquelles il resta toujours attaché. Dans ce Paris des années 50, ce jeune homme souriant dont le visage reflétait l’amour d’Hachem et du prochain ne pouvait que susciter l’admiration. Rav Doumarshkin excella en tant que dessinateur industriel et chef-scout. Il se dévoua à l’enseignement dans différents Talmudé-Torah. Il rencontra sa femme à Aix-les-Bains où le Rav Its’hak Chajkin le prit tout de suite en affection. Rav Shontal, le convainquit d͛’œuvrer pour le Kodech et c’est ainsi qu’il devint professeur dans diverses écoles. Pendant plus de 50 ans, il enseigna avec amour et patience, puisant son Limoud HaTorah du Rav Westheim, dont il se sentira éternellement le disciple. Bien qu’il n’ait jamais étudié à temps plein, sa motivation était telle qu’en assistant à des Chiourim régulièrement, il acquit un niveau honorable. Il conserva toute sa vie une véritable soif d’apprendre. Beaucoup d’élèves ont témoigné qu’au contact de rav Dourmashkin leur méthode de découverte des textes avait été transformée.Le rav incarnait le sens de la responsabilité : Rabbi Yaacov Toledano zatsal disait : avec rav Dourmashkin je peux partir tranquille. Il avait toujours un Séfer en poche, même lorsqu’il sortait avec sa famille. Ainsi chaque instant était une occasion d’acquérir encore une perle de Torah. Rav Rottenberg, qui l’appréciait beaucoup, le fit participer à l’élaboration de son calendrier. Sa maison à Paris était ouverte à tous. Chabbat, une table de 3 rallonges était parfois dressée pour recevoir les nombreux invités.Il accordait de l’importance à tous, ne s’arrêtant pas au statut social ni à l’origine de son interlocuteur. Pour lui, chacun était digne de considération. C’est ainsi que tous l’appréciaient. Motsaé Yom Kippour, après avoir passé plus de 24h sans dormir à la Choule, il ne cassait pas le jeûne comme le faisait la communauté mais rentrait à la maison et faisait la Havdala. Puis, il commençait la Souccah. Sa journée débutait à 5h, par se tremper au Mikvé. Etant le premier, il en avait même les clefs. Puis avec un emploi du temps chargé, il ne se permettait qu’une sieste de 20 min. Dans sa Guemara, ses annotations autour du Texte attestent qu’il aurait achevé 4 ou 5 fois le Chass. Durant sa dernière maladie, il ne cessait de remercier ceux qui s’occupaient de lui. Son médecin confia que nul n’aurait imaginé la gravité de son dossier médical. Rav Dourmashkin était un véritable soldat d’Hachem. Il restera pour tous ceux qui l’ont connu un exemple de dignité, de noblesse et de droiture. Qu’ Hachem console sa femme et sa famille ainsi que ses nombreux élèves qui l’ont tant aimé !