Le 17 mai, en présence du roi Abdallah II, la Jordanie a officiellement ouvert le premier accélérateur de particules du Moyen-Orient, installé à Allan. Cette réalisation est due à la collaboration de scientifiques de plusieurs pays de la région (Chypre, Egypte, Iran, Israël, Jordanie, Pakistan, Turquie, Autorité palestinienne) qui ont décidé d’unir leurs savoirs pour faire progresser la recherche, et cela en dépit des tensions qui perdurent au Moyen-Orient depuis plusieurs décennies. Ce projet, soutenu par l’UNESCO et l’AIEA (Autorité internationale de l’énergie atomique), s’inspire du CERN (Centre européen de recherche nucléaire). Il a coûté 90 millions de dollars, financés par l’Union européenne et les cotisations des Etats membres (40 millions de shekels pour Israël). Outre leur utilisation en recherche fondamentale, les applications pratiques des accélérateurs de particules sont multiples : production de radio-isotopes en médecine et en radiologie, gravure de circuits intégrés électroniques, stérilisation des aliments, datation de pièces archéologiques. Le ministre israélien de la Science et de la Technologie Ofir Akunis, qui devait être présent lors de l’inauguration de ce centre, a annulé son déplacement en raison de la réaction jordanienne rendant Israël responsable de la mort à Jérusalem d’un de ses ressortissants qui avait agressé à coups de couteau un policier dans la Vieille ville. Il a déclaré : « La dimension scientifique de ce projet est importante, la paix avec la Jordanie est importante, mais défendre la vérité est également important. » Un premier couac pour une entreprise vouée à promouvoir la collaboration scientifique régionale. D.J.