On pourra un jour prier dans l’ancienne synagogue de Césarée : vieille de 2030 ans, celle-ci a été construite parallèlement à la construction de la ville de Césarée, sur l’ordre du roi Hérode, et décrite par Flavius Josèphe comme une « magnifique cité » dans son ouvrage La Guerre des Juifs. C’est dans les années 90 que l’Autorité des Antiquités entreprend de creuser le site : les vestiges mis au jour témoignent que son activité s’étendit bien après l’occupation romaine, jusqu’à la période byzantine. Les fouilles en cours s’inscrivent dans le projet ambitieux d’attirer 3 millions de touristes en 2030. Elles sont financées par le CDC (Comité pour le développement de Césarée) qui coordonne des investissements apportés par l’Autorité des Antiquités, les Parcs naturels d’Israël et la FER (Fondation Edmond de Rothschild). Vice-président de cette dernière institution, Guy Swersky a déclaré : « Il s’agit d’un énorme projet archéologique d’importance nationale. C’est ce qui justifie le volume des fonds que nous avons investis. Plusieurs siècles d’activités se superposent dans ce lieu. Pour un historien, c’est fascinant. » Les travaux sont supervisés par le conservateur Yoram Saad et l’architecte Yaara Shaltiel. Michel Karsenty, directeur du CDC, explique : « Nous allons ramener le visiteur deux mille ans en arrière, l’immerger dans ce qui fut la réalité de cette ville au début du millénaire : bref, lui offrir un véritable voyage dans le temps. » On attend également d’importantes retombées économiques au projet : c’est toute l’activité du centre de la façade méditerranéenne qui s’en verra stimulée. Shaoul Goldstein, l’un des directeurs des Parcs naturels ajoute : « La synagogue que nous allons restaurer est contemporaine de Rabbi Akiva, celui même qui a dit : “Aime ton prochain comme toi-même. “ Nous allons l’ouvrir au public et faire en sorte que des cérémonies religieuses puissent s’y tenir. En ces journées de mémoire et de célébration nationale, il est assez émouvant d’évoquer ce projet, qui nous renvoie aux racines de l’histoire d’Israël et connecte le passé au présent. »
DAVID JORTNER