Depuis l’attaque informatique qui avait paralysé en 2012 plus de 30 000 postes de travail dans le système d’exploitation de la société pétrolière saoudienne Aramco, les pétromonarchies du Golfe persique ont compris qu’elles devaient renforcer leurs cyber défenses. Si la plupart d’entre elles ont fait appel à des spécialistes venus des Etats-Unis, il arrive que des Israéliens se retrouvent recrutés pour assurer la protection de sites gaziers et pétroliers d’Arabie Saoudite.
« C’est eux qui sont venus me chercher »
C’est le cas de Shmouel Bar. Après plusieurs années passées dans les services de sécurité d’Israël, il fonde en 2003 IntuView, une entreprise capable d’analyser les messages échangés sur les réseaux sociaux et de détecter parmi eux ceux présentant un risque sécuritaire. Pendant longtemps, ses clients sont essentiellement européens et américains. En 2015, il reçoit un message de quelqu’un appartenant à l’échelon supérieur du pouvoir en Arabie Saoudite qui lui propose de discuter sur Skype. Les Saoudiens, qui avaient entendu parler de sa technologie, lui demandent de les aider à démasquer d’éventuelles attaques terroristes. A leur demande, Shmouel Bar crée une société-écran et commence à travailler pour eux. Une collaboration fructueuse qui se poursuit jusqu’à ce jour : « C’est eux qui sont venus me chercher. Bien qu’Israël n’entretienne pas de relations diplomatiques officielles avec l’Arabie saoudite, toute une convergence d’intérêts communs nous a rapprochés. Les Saoudiens, comme nous, envisagent le risque d’une bombe nucléaire iranienne. Ils craignent le terrorisme djihadiste. Ils redoutent une insurrection populaire et le retrait des forces américaines du Golfe. Nous avons décidé de les aider, car ils ne sont pas hostiles à Israël. Les seuls pays qui seraient hors-jeu pour nous seraient la Syrie, le Liban, l’Irak et l’Iran. » Naturellement, les responsables officiels saoudiens nient toute coopération avec Israël, mais personne n’est dupe. On estime à 6 millions de dollars le montant des contrats sécuritaires passés, par le biais de sociétés-écrans, entre des ingénieurs israéliens et leurs clients dans les Etats du Golfe. Chiffre certainement sous-évalué. DAVID JORTNER
« C’est eux qui sont venus me chercher »
C’est le cas de Shmouel Bar. Après plusieurs années passées dans les services de sécurité d’Israël, il fonde en 2003 IntuView, une entreprise capable d’analyser les messages échangés sur les réseaux sociaux et de détecter parmi eux ceux présentant un risque sécuritaire. Pendant longtemps, ses clients sont essentiellement européens et américains. En 2015, il reçoit un message de quelqu’un appartenant à l’échelon supérieur du pouvoir en Arabie Saoudite qui lui propose de discuter sur Skype. Les Saoudiens, qui avaient entendu parler de sa technologie, lui demandent de les aider à démasquer d’éventuelles attaques terroristes. A leur demande, Shmouel Bar crée une société-écran et commence à travailler pour eux. Une collaboration fructueuse qui se poursuit jusqu’à ce jour : « C’est eux qui sont venus me chercher. Bien qu’Israël n’entretienne pas de relations diplomatiques officielles avec l’Arabie saoudite, toute une convergence d’intérêts communs nous a rapprochés. Les Saoudiens, comme nous, envisagent le risque d’une bombe nucléaire iranienne. Ils craignent le terrorisme djihadiste. Ils redoutent une insurrection populaire et le retrait des forces américaines du Golfe. Nous avons décidé de les aider, car ils ne sont pas hostiles à Israël. Les seuls pays qui seraient hors-jeu pour nous seraient la Syrie, le Liban, l’Irak et l’Iran. » Naturellement, les responsables officiels saoudiens nient toute coopération avec Israël, mais personne n’est dupe. On estime à 6 millions de dollars le montant des contrats sécuritaires passés, par le biais de sociétés-écrans, entre des ingénieurs israéliens et leurs clients dans les Etats du Golfe. Chiffre certainement sous-évalué. DAVID JORTNER