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7 Tishri 5785‎ | 9 octobre 2024

Teva dans la tourmente

Avis de gros temps pour Teva.

Depuis  le  début  de  l’année,  les bourrasques   qui   se   succèdent   plombent   les   résultats –   et   la   réputation –  de  cette  très  importante  société  pharmaceutique,  née  en Israël,  mais  désormais  de  dimension  internationale.  Le  navire  est confronté  à  de  mauvais  vents  d’ouest.  Jugez  plutôt :  fin  décembre, Teva  avait  dû  s’acquitter  auprès  des  autorités  américaines  d’une amende de 520 millions de dollars, pour avoir promu de manière illégale  la  vente  de  ses  médicaments  dans  plusieurs  pays  de  l’est  de  l’Europe.  Début  janvier,  la  Commission  fédérale  du  commerce  (US Federal   Trade   Com.)   dénonce   l’achat   par   Teva   d’Allergan,   un producteur  d’Actavis,  un  sirop  contre  la  toux  à  base  de  codéine : cette  fusion  contreviendrait  aux  règles  de  la  concurrence  en  vigueur aux Etats-Unis. Et elle accuse Teva d’avoir conclu des accords avec d’autres  distributeurs  pour  s’entendre  sur  les  prix.  Dans  le  même temps,  un  tribunal  de  Californie  condamne  Barr, l’une  des  filiales  de Teva,  à  une  amende  de  225 millions  de  dollars,  pour  avoir  délibérément retardé la mise sur le marché d’un antibiotique, ce qui aurait réduit les prix au détail. Le 31 janvier, les difficultés se poursuivent : un tribunal  du  Delaware  refuse  de  valider  les  droits  de  propriété  de  4 brevets   déposés   par   Teva   concernant   les   doses   de   40 mg   de Copaxone,  un  médicament  contre  la  sclérose  en  plaques.  Le  groupe entend  faire  appel  de  cette  décision,  mais  aussitôt  l’action  de  Teva perd  9 % à  Wall  Street.  Résultat :  la  firme  affiche  une  dette  de  35 milliards  de  dollars,  supérieure  à  sa  capitalisation  boursière  (32 milliards).  Les  administrateurs  tentent  alors  de  rassurer  les  marchés en  affirmant  qu’« il y  a  une  vie  après  la  Copaxone ». Mais  le mal  est fait : le 8 février, c’est au tour de la police israélienne d’enquêter sur les  pratiques  commerciales  de  Teva  en  Europe  de  l’Est.  Devant  ces assauts successifs, le directeur exécutif Erez Vigodman, qui pilotait le groupe depuis 2014, démissionne. Dans les couloirs, on murmure que tout  cela  serait  dû  au  nouveau  président  américain  qui  se  serait engagé « à faire la peau aux trusts pharmaceutiques ». En attendant, l’action de Teva se dissout comme un comprimé effervescent dans l’eau :  elle  qui  s’échangeait  à 72 dollars  en  juillet 2015  ne  vaut  plus aujourd’hui  que  32 dollars.  Le  prochain  directeur  saura-t-il  redresser la  situation  et  corriger  l’image  passablement  abîmée  du  premier producteur de médicaments génériques ? DAVID JORTNER

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