Hani Ramadan, frère du célèbre islamologue suisse Tariq Ramadan, devait prendre la parole début février dans une mosquée de Roubaix (Nord). La conférence, prévue en binôme avec le militant salafiste Eric Younous, a été annulée après une polémique de plusieurs jours qui a mobilisé le conseil régional lui-même. Son président, le Républicain Xavier Bertrand, a fini par demander au préfet l’interdiction du rassemblement. Motif : « Nous ne pouvons accepter que des manifestations publiques, au cours desquelles des prédicateurs prônent la haine et la division nationale, puissent se tenir sur le territoire de la République ». Le maire de Roubaix s’était également interrogé sur l’opportunité d’accueillir Hani Ramadan dans sa ville, tout comme d’autres élus de l’agglomération lilloise.
En septembre 2002, ce petit-fils du fondateur égyptien des Frères musulmans avait fait scandale en défendant dans une tribune publiée par Le Monde l’application de la charia dans l’Hexagone, la lapidation des femmes adultères ou des Juifs. Il avait ensuite été licencié de son poste d’enseignant de français par le gouvernement helvétique pour propos « contraires aux principes démocratiques ». En septembre 2016, la municipalité de Nîmes (Gard) avait déjà annoncé l’interdiction d’une conférence de Hani Ramadan, estimant que ses prises de paroles allaient « à l’encontre des valeurs de la République ». Le prédicateur fustige régulièrement la prétendue « influence sioniste » dans les médias européens et explique sans rire que les règles du chabbat représentent « la punition qu’Allah inflige aux Juifs ».
Axel Gantz