Des chercheurs de trois universités israéliennes (Tel-Aviv, Haïfa et Ben-Gourion), en coopération avec les services médicaux de Tsahal, ont étudié l’évolution de la consommation de tabac sur un échantillon de 30 000 soldats pour les années 1987-2011. Les résultats de leur enquête ont été jugés « choquants » par la députée Tamar Zandberg, qui préside le Comité antidrogue de la Knesset. Selon cette étude, un cinquième des appelés non-fumeurs commencent à fumer lors de leurs obligations militaires : « Il est impensable que Tsahal puisse encourager une telle pratique qui met en danger la vie de milliers de jeunes gens. Car le risque est à long terme. Le moment est venu de lancer un programme d’urgence pour contrer cette dérive dans l’armée. » Cette proposition a reçu le soutien du Dr Laura Rosen, de l’Université de Tel-Aviv, et d’une dizaine d’autres praticiens, responsables de diverses institutions de santé publique. Chaque année, 9 000 Israéliens – dont un millier de non-fumeurs exposés à la fumée du tabac – meurent du fait de la nicotine. Début janvier, dans un rapport de 700 pages, l’OMS (Organisation mondiale de la santé) a reconnu que le revenu des taxes sur le tabac perçues par les Etats est inférieur au coût des traitements des maladies contractées suite à une addiction au tabac. « L’interdire serait non seulement salutaire en termes de santé publique, mais une mesure économique pleine de bon sens. ». DAVID JORTNER