La police de l’État de New York a révélé, début décembre, des chiffres alarmants : depuis la victoire de Donald Trump à la présidentielle américaine, on déplore une envolée de 115 % des actes racistes et surtout antisémites dans la métropole de la côte Est. Les Juifs ont subi vingt-quatre incidents graves sur les quarante-trois crimes ou délits « haineux » recensés en novembre dans l’agglomération. Il y a eu trois fois plus de forfaits antisémites qu’en novembre 2015. Les dégradations, graffitis insultants, croix gammées, tags antijuifs à la gloire de Trump… pullulent dans l’espace public comme devant les synagogues et domiciles de familles orthodoxes. Un groupe d’autodéfense communautaire a indiqué qu’il avait reçu une centaine de signalements pendant la semaine suivant le vote qui a porté le candidat républicain à la Maison-Blanche. Le chef de la Ligue anti-diffamation (ADL), Jonathan Greenblatt, déplore la visibilité croissante et l’attitude décomplexée de la « droite alternative », cette mouvance extrémiste dont les partisans sont hostiles à la fois aux immigrés, aux Juifs et au « politiquement correct ». Un meeting a réuni en octobre, à Washington, des milliers de nationalistes tenant des propos violemment antisémites et effectuant des saluts nazis. Ce comportement a été condamné par Donald Trump, mais on assiste à «des scènes inconnues depuis les années 30 », remarque l’ADL. Le président élu demande à présent à ses amis et soutiens de s’abstenir de commettre de tels actes. « Ces paroles doivent être suivies d’actions concrètes, de décisions politiques et de nominations apaisantes, afin de soigner les blessures de la division infligées pendant la campagne », a commenté un responsable du groupe d’auto-défense juif cité plus haut. Axel Gantz